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6-17 mai 2012

Grèce. Blocage politique à l'issue des élections législatives

Le 6, dans un contexte de crise économique et de contestation populaire, les résultats des élections législatives anticipées, convoquées en avril, illustrent le rejet de la politique de rigueur budgétaire défendue par Nouvelle Démocratie (N.D., conservateur) d'Antonis Samaras et par le P.A.S.O.K. (socialiste) d'Evangelos Venizelos, qui dirigent ensemble le pays depuis novembre 2011. Ces deux partis perdent la majorité au Parlement et aucune autre majorité ne se dégage du scrutin. N.D. remporte 18,9 p. 100 des suffrages et 108 sièges sur 300: elle enregistre son plus mauvais score depuis sa création en 1974. Avec 16,8 p. 100 des voix et 52 élus, la gauche radicale de Syriza, dirigée par Alexis Tsipras, opposée à la politique d'austérité, arrive en deuxième position, devant le P.A.S.O.K. Ce dernier enregistre le plus mauvais score de son histoire, avec 13,2 p. 100 des suffrages et seulement 41 députés. Les Grecs indépendants obtiennent 10,6 p. 100 des voix et 33 sièges. Cette nouvelle formation nationaliste a été créée par des élus conservateurs qui, en février, ont voté contre le deuxième mémorandum approuvant le plan de sauvetage européen auquel N.D. s'est finalement ralliée. Le Parti communiste K.K.E. obtient 8,5 p. 100 des suffrages et 26 élus. L'extrême droite néo-nazie, Aube dorée, fait son entrée au Parlement, avec 7 p. 100 des suffrages et 21 élus. Enfin, la Gauche démocratique (Dimar), issue de la formation Synaspismos, obtient 6,1 p. 100 des voix et 19 députés. Le taux de participation est de 65,1 p. 100.

Le 7, Antonis Samaras renonce à former un gouvernement d'union nationale auquel seul le P.A.S.O.K. était prêt à participer.

Le 9, Alexis Tsipras renonce à son tour à former un gouvernement. Il proposait l'abrogation des lois sur les diminutions de salaires, la remise en cause du droit du travail et l'immunité pénale des parlementaires, une enquête sur les banques – qu'il souhaite nationaliser –, un audit sur la dette grecque et un moratoire sur son remboursement. Il demandait en outre à N.D. et au P.A.S.O.K. de revenir sur leur approbation du mémorandum de février.

Le 11, le socialiste Evangelos Venizelos ne parvient pas à rassembler une majorité autour des principes de maintien de la Grèce dans la zone euro et d'un « désengagement graduel » du mémorandum de février.

Le 15, le président Karolos Papoulias annonce l'organisation de nouvelles élections législatives le 17 juin.

Le 17, le président nomme un gouvernement intérimaire de techniciens chargé de préparer le nouveau scrutin.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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