6-19 avril 2010
Kirghizstan. Renversement du président Kourmanbek Bakiev
Le 6, les forces de l'ordre répriment violemment une manifestation d'opposants antigouvernementaux à Talas, dans le nord-ouest du pays. La tension monte depuis le mois de mars, où la commémoration de la « révolution des tulipes » de 2005, qui avait conduit au renversement du président Askar Akiev, avait déjà donné lieu à des manifestations de l'opposition.
Le 7, à Bichkek, la capitale, des affrontements opposent les forces de l'ordre aux opposants. En dépit de l'état d'urgence décrété par le pouvoir, ceux-ci prennent rapidement le contrôle de plusieurs bâtiments publics, dont le Parlement et le siège de la présidence. Le Premier ministre Daniar Ousenov annonce sa démission. Accusé de corruption et de népotisme, de fraudes électorales et de dérive autoritaire, le président Kourmanbek Bakiev fuit Bichkek pour se réfugier dans le sud du pays. Les insurgés nomment un gouvernement intérimaire, dirigé par l'ancienne ministre des Affaires étrangères Rosa Otounbaïeva, qui est chargé de « modifier la Constitution et la loi électorale » en vue d'organiser une élection présidentielle dans un délai de six mois. Le bilan de cette journée de violence s'élève à quatre-vingt-trois morts.
Le 8, le nouveau gouvernement dissout le Parlement. Rosa Otounbaïeva confirme aux États-Unis que la base militaire de Manas, proche de la capitale, demeure à leur disposition. De son côté, le Premier ministre russe Vladimir Poutine, dont le pays dispose également d'une base militaire près de Bichkek, offre son « assistance » au nouveau pouvoir.
Le 15, au terme d'une mission de bons offices menée par Washington, Moscou et Astana, le président déchu Kourmanbek Bakiev remet sa démission et quitte le pays pour le Kazakhstan.
Le 19, le gouvernement intérimaire annonce la tenue d'une élection présidentielle à l'automne.