6-19 septembre 1984
France. Prise de distance des communistes avec la majorité
Le 6, Roland Leroy, membre du bureau politique du P.C.F. et directeur de L'Humanité, déclare : « Nous ne sommes plus dans la majorité depuis que nous ne sommes plus au gouvernement. »
Le 8, Georges Marchais, interrogé sur TF 1 à l'occasion de la Fête de L'Humanité, estime que les communistes ne portent « aucune responsabilité dans la gestion des affaires du pays » et précise que la tâche du parti devra être de « tirer les enseignements d'une expérience qui a duré près d'un quart de siècle » et de remettre en question la « forme d'union » qui a prévalu durant cette période.
Le 16, Henri Krasucki, secrétaire général de la C.G.T., invité de l'émission le Grand Jury R.T.L. – Le Monde, appelle les travailleurs à « mettre le paquet [...] pour faire quelque chose de mieux » en développant des « actions énergiques de masse ».
Le 17, dans un long rapport présenté devant le comité central du P.C.F., Georges Marchais justifie la stratégie de son parti et sa décision de ne plus participer « à un gouvernement qui continuerait, voire accentuerait, la même orientation négative ». Le secrétaire général précise les orientations qui seront défendues lors du XXVe congrès qui aura lieu en février 1985 et dont le mot d'ordre sera : « Un nouveau rassemblement populaire majoritaire. » Ce congrès devra s'attacher notamment à une critique du système politique issu de la Constitution de 1958 et à ses conséquences sur « la nature quasi monarchique du pouvoir, exercé par un homme seul ». Les débats au comité central, qui se poursuivent les 18 et 19, manifestent un certain nombre de divergences, en particulier sur le rôle et la responsabilité du secrétaire général et sur l'absence d'autocritique réelle de la direction.