6-21 février 1996
Espagne. Le terrorisme basque au centre de la campagne électorale
Le 6, l'ancien avocat et ami personnel du président du gouvernement Felipe González, Fernando Mugica, ancien responsable régional du Parti socialiste ouvrier espagnol, est assassiné à Saint-Sébastien. Les attentats de l'E.T.A. contre des hommes politiques avaient commencé en janvier 1995, avec l'assassinat, dans cette même ville, du dirigeant basque du Parti populaire, Gregorio Ordóñez.
Le 14, deux jours après l'ouverture officielle de la campagne électorale, le juriste Francisco Tomás y Valiente, ancien président du Tribunal constitutionnel et personnalité proche des socialistes, est assassiné à Madrid. Cet attentat suscite une vive émotion dans le pays.
Le 19, près d'un million de personnes manifestent à Madrid contre le terrorisme de l'E.T.A., à l'appel de la quasi-totalité des formations politiques et syndicales et des organisations sociales et culturelles, et en présence de Felipe González et du chef de l'opposition José María Aznar. Au même moment, comme tous les lundis depuis neuf mois, des manifestations organisées par des mouvements civiques contre la violence rassemblent, dans tout le Pays basque, plusieurs milliers de personnes qui réclament notamment la libération d'un entrepreneur et d'un gardien de prison enlevés par l'E.T.A.
Le 21, Jon Idigoras, dirigeant du mouvement basque Herri Batasuna, branche politique de l'E.T.A., est arrêté. Il est inculpé de collaboration avec une organisation armée. Herri Batasuna diffuse en effet une cassette vidéo montrant trois hommes armés et cagoulés qui défendent les thèses de l'E.T.A. La question basque devient l'objet de vives polémiques dans le cadre de la campagne électorale.