6-21 janvier 2019
Syrie. Prise de contrôle de la province d’Idlib par des djihadistes
Le 6, en visite à Jérusalem, le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton atténue la portée de l’annonce par le président Donald Trump, en décembre 2018, du retrait des troupes américaines de Syrie, en précisant que celui-ci n’interviendra pas avant que l’organisation État islamique (EI) soit défaite et que « la défense d’Israël et d’autres amis dans la région soit absolument assurée » – ce qui inclut les alliés kurdes des États-Unis. Cette position contrarie la volonté d’Ankara d’intervenir dans le nord-est de la Syrie contre les combattants kurdes des Unités de protection du peuple, considérées comme terroristes par la Turquie, car liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le 10, au terme d’une dizaine de jours d’offensive, les combattants djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ancienne branche syrienne d’Al-Qaida, obtiennent la reddition des territoires de la province d’Idlib que contrôlaient les rebelles du Front national de libération, soutenus par la Turquie. Dernier territoire à échapper au contrôle de l’armée, cette province abrite les rebelles transférés des trois autres « zones de désescalade » que Moscou, Ankara et Téhéran avaient établies en mai 2017 et qui ont été évacuées depuis lors.
Le 13, Donald Trump menace dans un tweet de « dévaster la Turquie économiquement » si Ankara s’en prend aux combattants kurdes en Syrie.
Le 14, il évoque avec le président turc Recep Tayyip Erdogan la création d’« une zone de sécurité débarrassée du terrorisme dans le nord de la Syrie ». Les Kurdes excluront toutefois qu’une telle zone puisse être placée sous le contrôle d’Ankara.
Le 16, un attentat-suicide revendiqué par l’EI contre un restaurant de Manbij, dans le nord du pays, provoque la mort de seize personnes, dont quatre Américains.
Le 21, Israël revendique les raids aériens effectués contre une dizaine de cibles iraniennes en Syrie, autour de Damas et de Soueïda, en réponse à un tir de missile vers le plateau du Golan, ainsi que des frappes sur des batteries de défense antiaérienne syriennes.