6-23 avril 1989
France. Divisions de l'opposition avant les européennes
Le 6, douze « rénovateurs », membres du R.P.R. et de l'U.D.F., annoncent leur intention de constituer une liste autonome aux élections européennes de juin. Au-delà de cette décision, ils entendent s'attaquer aux structures, désuètes à leurs yeux, des partis de l'opposition. Menée par Michel Noir, maire (R.P.R.) de Lyon, et Dominique Baudis, maire (apparenté U.D.C.) de Toulouse, cette initiative reçoit le soir même l'appui de Simone Veil.
Le 8, au conseil national du R.P.R., convoqué d'urgence, le courant rénovateur de Michel Noir ne recueille que 12,66 p. 100 des voix contre 87,34 p. 100 en faveur d'une liste d'union de l'opposition conduite par Valéry Giscard d'Estaing.
Le 9, sur T.F.1, Dominique Baudis demande à l'ancien président de la République de céder la place à « une équipe nouvelle ». Piqué au vif, celui-ci réplique en proposant au maire de Toulouse un débat télévisé, d'ailleurs refusé par les « rénovateurs ».
Le 13, c'est au tour du conseil national de l'U.D.F. de se prononcer en faveur d'une liste U.D.F.-R.P.R. unique. La motion des « rénovateurs », présentée par Charles Millon, étant mise en minorité, ceux-ci renoncent alors à constituer leur propre liste, et déclarent vouloir rester en dehors de la compétition en cas de division de l'opposition.
Le 16, Pierre Méhaignerie et Jacques Barrot annoncent que le C.D.S. présentera une liste du centre à côté de la liste U.D.F.-R.P.R. Le congrès du C.D.S., réuni à Lille les 22 et 23, confirme le projet de liste centriste. Simone Veil est choisie pour en prendre la tête.