6-23 décembre 2015
Libye. Fragile accord politique
Le 6, à Tunis, les émissaires des présidents des deux Parlements qui se disputent la représentation du pays depuis l’été de 2014, un dirigé par Nouri Abou Sahmein à Tripoli, l’autre par Aguila Salah Issa à Tobrouk, se rencontrent pour la première fois directement, sans « ingérence extérieure ». Ils signent une déclaration de principes qui prévoit la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Cette initiative, à la portée très limitée, court-circuite la médiation de l’O.N.U. à laquelle les présidents des deux Parlements sont hostiles. En octobre, les deux clans avaient rejeté le plan de paix présenté par l’envoyé des Nations unies Bernardino León, ainsi que le gouvernement d’union nationale que celui-ci avait imposé.
Le 17, à Skhirat, au Maroc, des représentants des deux Parlements rivaux signent un accord politique dans le cadre des négociations conduites par le nouvel émissaire de l’O.N.U. Martin Kobler. L’accord entérine le plan de paix onusien, prévoyant la mise en place d’un conseil présidentiel dirigé par Fayez al-Sarraj, un élu indépendant du Parlement de Tobrouk, ainsi que la transformation de ce dernier en une Chambre des représentants, qui deviendrait le seul corps législatif, et du Parlement de Tripoli en un Conseil d’État. Le nouveau gouvernement pourrait demander à la communauté internationale d’intervenir contre l’organisation État islamique dont l’influence dans le pays est grandissante.
Le 23, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte à l’unanimité la résolution 2259 qui salue l’accord de Skhirat et demande aux États membres de contribuer à restaurer la stabilité dans le pays.