6-24 janvier 1988
Haïti. Élection de Leslie Manigat à la présidence de la République
Le 6, le nouveau Conseil électoral provisoire (C.E.P.), mis en place par le général Namphy, rend publique la liste des vingt-deux candidats à l'élection présidentielle, dont neuf avaient été écartés par le précédent C.E.P. en raison de leurs liens avec le régime duvaliériste.
Le 9, la réprobation internationale dont fait l'objet la préparation des élections générales entraîne le C.E.P. à évincer de la liste des candidats huit personnalités (les plus compromises avec le régime de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier).
Le 17, le scrutin, entaché de nombreuses irrégularités et marqué par une abstention massive, se déroule dans le calme. Une partie de la population avait quitté la capitale, hantée par le souvenir des événements sanglants qui avaient empêché le déroulement des élections le 29 novembre 1987.
Le 24, Leslie Manigat est déclaré élu président de la République avec 50,29 p. 100 des voix. Le chiffre officiel donné pour la participation est de 30 p. 100. Cet intellectuel francophile, qui se définit comme un centriste modéré et anticommuniste et qui estime qu'« aucune solution n'est viable sans l'armée » en Haïti, succède le 7 février, dans l'indifférence de la population, au général Henri Namphy.