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6-24 octobre 1981

Égypte. Assassinat du président Anouar el-Sadate et désignation d'Hosni Moubarak à la présidence

Le 6, Anouar el-Sadate est assassiné au cours du défilé militaire commémorant la guerre d'octobre 1973. Au moment où des Mirage passaient dans le ciel, quatre hommes surgissent d'un véhicule militaire et mitraillent la tribune où se trouve le président Sadate, après avoir lancé une grenade fumigène. Cinq autres personnalités sont tuées, tandis qu'une véritable panique s'empare de la foule, provoquant sans doute de nouvelles victimes. Les quatre responsables de l'attentat sont arrêtés : un militaire, le lieutenant Khaled Ahmed Chawky el-Istambouly, considéré comme proche de l'organisation activiste islamique Tafkin wal Higra (repentir et retraite), et trois civils déguisés en militaires. Dès le 6 au soir, Hosni Moubarak, vice-président, est désigné comme candidat à la présidence de la République par le Parlement, dont le président Soufi Abou Taleb assure les fonctions de chef de l'État par intérim. L'état d'urgence est décrété pour un an, mais le calme règne au Caire. Dans plusieurs capitales arabes, la mort du signataire des accords de Camp David avec Israël est accueillie par des explosions de joie.

Le 8, à Assiout, ville de Haute-Égypte où il existe une importante minorité copte, un commando d'une centaine d'intégristes musulmans, membres de l'organisation Tafkir wal Higra, prend d'assaut plusieurs bâtiments publics et s'affronte aux forces de l'ordre. Après des combats qui auraient fait quarante-cinq victimes, le calme est rétabli.

Le 10, quatorze chefs d'État ou de gouvernement et de nombreuses personnalités assistent aux funérailles du président Sadate, dont Menahem Begin, Alexander Haig, secrétaire d'État américain, les anciens présidents Nixon, Ford et Carter, les présidents Nimeyri du Soudan et Ziyad Barre de Somalie, ainsi que François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing. L'URSS et les pays arabes qui ont rompu leurs relations avec l'Égypte n'ont pas envoyé de délégation. La cérémonie, essentiellement militaire, ne donne lieu à aucun mouvement de foule.

Le 11, le général Haig annonce, à l'issue d'entretiens avec les dirigeants égyptiens, que de « très importantes manœuvres militaires » auront lieu en Égypte entre le 9 novembre et le 10 décembre et qu'elles associeront les États-Unis, l'Égypte et d'autres pays du Golfe. D'autre part, les livraisons de matériel militaire seront accélérées. Le gouvernement soviétique dénonce « l'ingérence des États-Unis [...] dans les affaires intérieures égyptiennes ».

Le 13, un référendum consacre par 98,46 p. 100 des suffrages exprimés l'accession à la présidence du général Moubarak.

Le 14, ce dernier prête serment devant le Parlement et prononce un discours dans lequel il réaffirme qu'il suivra fidèlement la ligne politique tracée par Sadate : application des accords de Camp David et poursuite du processus de paix avec Israël.

Les 23 et 24, le quotidien Al-Ahram publie une interview du président Moubarak dans laquelle celui-ci affirme que l'objectif des « groupes terroristes » qui ont assassiné le président Sadate était de déclencher une « révolution khomeyniste ». Des centaines d'extrémistes religieux ont été arrêtés, dont Aboud el-Zomor, un officier membre des services secrets, considéré comme l'instigateur de l'attentat.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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