6-25 août 1988
Iran - Irak. Accord de cessez-le-feu et ouverture de négociations à Genève
Le 6, le président irakien Saddam Hussein lève le principal obstacle à l'arrêt des combats dans le Golfe, en annonçant que l'Irak n'exige plus de négociations directes avec l'Iran en préalable à la signature d'un cessez-le-feu. Il rappelle toutefois les droits inaliénables de l'Irak de naviguer dans le Chatt al-Arab, confluent du Tigre et de l'Euphrate et seule voie d'accès pour l'Irak aux eaux du Golfe.
Le 8, Javier Perez de Cuellar annonce les dates de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu et de l'ouverture de négociations directes entre l'Irak et l'Iran, fixées respectivement aux 20 et 25 août. Il exhorte les deux parties à cesser d'ici là les hostilités.
Le 9, un groupe d'observateurs militaires des Nations unies pour l'Iran et l'Irak est constitué, composé de trois cent cinquante officiers non armés originaires de pays différents et chargés de contrôler le cessez-le-feu. Les premiers effectifs arrivent à Téhéran et à Bagdad le 10. Ces préparatifs de paix sont accueillis dans la liesse à Bagdad et avec un soulagement réservé à Téhéran, dont les autorités rappellent leur exigence de voir l'Irak « puni » en tant qu'agresseur.
Le 20, le cessez-le-feu, à peu près respecté par les deux belligérants depuis le 8, entre officiellement en vigueur.
Le 25, les négociations de paix commencent à Genève en présence des ministres iranien et irakien des Affaires étrangères, ainsi que du secrétaire général de l'O.N.U. Les pourparlers s'engagent dans un climat très tendu : ils portent sur l'application de la résolution 598 adoptée le 20 juillet 1987 par le Conseil de sécurité de l'O.N.U., mais, dès le départ, ils butent sur le refus de l'Irak de reconnaître le traité d'Alger de 1975 définissant la frontière entre les deux pays au milieu du Chatt al-Arab, ainsi que par l'insistance de Bagdad à réclamer le déblaiement préalable du fleuve. Face à ce blocage des négociations, auquel s'ajoutent les accusations mutuelles de violations du cessez-le-feu, Javier Perez de Cuellar quitte Genève le 1er septembre après avoir abandonné son rôle de médiateur à son représentant spécial, le diplomate suédois Jan Eliasson.