6-25 septembre 2017
Espagne. Montée des tensions en Catalogne avant le référendum d’autodétermination
Le 6, le Parlement régional catalan adopte, selon une procédure d’urgence dénoncée par l’opposition, le projet de loi approuvant l’organisation, le 1er octobre, d’un référendum d’autodétermination en Catalogne, que Madrid et la Cour constitutionnelle jugent illégal. Le texte, qui définit le peuple catalan comme « sujet souverain », précise que le résultat du référendum sera contraignant quel que soit le taux de participation.
Le 7, le Tribunal constitutionnel suspend la loi votée la veille par le Parlement catalan. Le parquet général de l’État dépose plainte contre le bureau du Parlement et le gouvernement catalans pour « désobéissance, abus de fonction et malversation de fonds publics ». Le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy affirme : « Il n’y aura pas de référendum. »
Le 8, le Parlement catalan adopte le projet de loi de transition juridique et constitutive de la République qui doit régir la mutation de la province en État indépendant. Le Tribunal constitutionnel suspendra le texte le 12.
Le 11, jour de la fête de la Catalogne, la Diada, entre trois cent cinquante mille et un million de personnes manifestent à Barcelone en faveur de l’indépendance, à l’appel, notamment, de deux puissantes associations issues de la société civile, l’Assemblée nationale catalane et Omnium Cultural.
Le 13, le procureur général de l’État convoque, aux fins de mise en examen, plus de sept cents maires catalans – sur quelque neuf cent cinquante – qui se sont engagés à céder leurs locaux municipaux pour l’organisation du référendum.
Le 20, la Guardia Civil procède à des perquisitions, notamment de ministères régionaux, à des arrestations de hauts fonctionnaires, fournisseurs et responsables du gouvernement de la Généralité, et à des saisies de bulletins de vote. En réaction, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans les villes de Catalogne.
Le 20 également, le gouvernement central suspend le versement de la contribution de l’État au financement de la Généralité et prend le contrôle des finances de la province.
Le 25, la Cour des comptes somme l’ancien président de la Catalogne Artur Mas de rembourser dans les quinze jours 5,2 millions d’euros engagés par son gouvernement pour l’organisation du référendum illégal sur l’indépendance de novembre 2014.