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6-26 mars 1987

France. Présentation des objectifs gouvernementaux jusqu'en 1992

Du 6 au 8, Jacques Chirac effectue un voyage dans la Région Rhône-Alpes. C'est pour lui, de Chambéry à Grenoble en passant par Lyon, l'occasion de répéter, dans ses déclarations, que l'objectif qu'il se fixe est 1992 – année de l'instauration d'un grand marché européen, mais aussi des jeux Olympiques en Savoie –, et de lancer, dans le fief de Raymond Barre, et en présence de Pierre Méhaignerie, président du C.D.S., un appel aux députés barristes en faveur de la discipline majoritaire.

Le 15, devant les cadres R.P.R. réunis à Paris pour dresser un bilan d'une année de cohabitation, le Premier ministre rappelle à ses alliés barristes que celle-ci a été bénéfique au pays, et que la critique doit se fixer une certaine limite.

Le 17, Jacques Chirac réunit tous ses ministres à l'hôtel Matignon à l'exception de Jacques Douffiagues, ministre délégué aux Transports. Il s'agit de resserrer l'unité du gouvernement face à des questions pouvant le diviser comme le projet de réforme du Code de la nationalité, qui va être renvoyé devant une commission ad hoc, ou comme la politique menée en Nouvelle-Calédonie, qui a suscité les critiques de députés centristes. Mais la question essentielle est celle de l'opportunité et de l'ampleur d'une relance économique.

Le 25, invité de L'Heure de vérité sur Antenne 2, le Premier ministre évoque le succès des privatisations et annonce que les sommes supplémentaires ainsi collectées seront affectées à la construction de 200 kilomètres supplémentaires d'autoroute, à l'accélération des travaux du T.G.V. ainsi qu'à la recherche et aux industries de pointe. Plaçant cette politique dans une perspective de continuité « qui a son point d'aboutissement en 1992-1993 », Jacques Chirac donne à la France le but ambitieux d'être, dans cinq ans, « la première puissance économique d'Europe ». Enfin, à propos de son éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 1988, il déclare : « il va de soi qu'il est dans ma vocation et dans mon comportement, puisque j'ai engagé cette politique, et que j'y crois, de souhaiter la poursuivre. »

Le 26, devant les parlementaires du R.P.R. réunis à Saint-Germain-en-Laye, Jacques Chirac confirme sa candidature à l'Élysée et déclare : « Nous devons gagner et nous gagnerons. » Puis, soulignant que seule « la désunion [pourrait] conduire à une mauvaise surprise », il réaffirme les « contraintes de solidarité », demandant que les critiques lui soient faites dans son bureau et non « sur les fils de l'Agence France-Presse ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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