6-26 mars 2001
France - Allemagne. Mouvements de contestation autour de la gestion des déchets nucléaires
Le 6, Le Monde révèle que près de 50 tonnes de Mox irradié d'origine allemande, un combustible nucléaire fortement radioactif, sont entreposées à l'usine de retraitement de La Hague (Manche) où elles ont été acheminées entre 1988 et 1998. Or la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogema) n'est pas autorisée à retraiter ce type de combustible, et la loi de décembre 1991 sur la gestion des déchets radioactifs interdit le stockage de déchets non destinés au retraitement. De nouveaux rebuts de Mox ont été importés en France en août 2000 et doivent encore l'être en 2001.
Le 15, le tribunal de Cherbourg, statuant en référé à la demande de l'association écologiste Greenpeace, interdit à la Cogema, dans une décision sans précédent, de débarquer à La Hague des combustibles irradiés hautement radioactifs en provenance d'Australie. Il constate que la Cogema ne dispose pas d'autorisation de retraitement pour ce type de combustible.
Le 26, un convoi ferroviaire transportant plus de 9 tonnes de combustible retraité à destination de l'Allemagne – le premier vers ce pays depuis mars 1997 – quitte La Hague. Ce transfert est la conséquence de l'accord de janvier 2001, entre Paris et Berlin, sur la poursuite du retraitement à La Hague des déchets nucléaires allemands, précédé de l'accord sur la sortie du nucléaire, conclu en juin 2000 en Allemagne, entre l'État et les électriciens. Une fois la frontière franchie, le convoi est retardé par des manifestations d'écologistes allemands.