6-26 octobre 2022
France. Mouvement de protestation contre le projet de réforme de la police judiciaire
Le 6, quelque deux cents enquêteurs de la police judiciaire (PJ) de Marseille accueillent par une « haie du déshonneur » le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, venu présenter le projet de réforme de l’institution, qu’ils contestent. Celui-ci prévoit de placer l’ensemble des forces de police sous l’autorité d’un chef unique dans chaque département, ce qui fait craindre aux enquêteurs de la PJ une évolution de leurs missions.
Le 7, la DGPN démet de ses fonctions le directeur de la PJ de la zone sud Éric Arella, justifiant cette décision par ses « mauvais » résultats. Des centaines de policiers se rassemblent spontanément devant leur commissariat à travers le pays, en signe de protestation.
Le 9, le ministre de l’Intérieur défend son projet dans une lettre adressée à l’ensemble des membres de la PJ. Il y indique qu’il a confié des missions d’audit de la réforme aux inspections générales de l’administration, de la police nationale et de la justice, qui doivent rendre leurs conclusions en décembre.
Le 17, une journée nationale de mobilisation réunit enquêteurs de la PJ et magistrats, également hostiles à la réforme.
Le 26, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) affirme dans un communiqué que le projet de réforme de la PJ menace les garanties de fonctionnement de l’institution et risque de porter atteinte à l’indépendance de la justice.