6-26 septembre 1994
Bosnie-Herzégovine. Annulation d'une visite pontificale et revirement bosniaque au sujet de l'embargo sur les armes
Le 6, le pape Jean-Paul II annonce qu'il reporte son projet de se rendre à Sarajevo le 8, par souci de préserver la « sécurité de la population » et afin d'éviter que cette visite « ne puisse être mal comprise et augmenter encore les tensions ». Les Serbes de Bosnie avaient prévenu qu'ils ne pourraient « garantir la sécurité du pape » à Sarajevo. L'Église orthodoxe serbe n'a pas non plus accepté de recevoir Jean-Paul II à Belgrade.
Le 8, à Castel Gandolfo, le pape exhorte les peuples de l'ex-Yougoslavie « à pardonner et à demander pardon ».
Les 10 et 11, Jean-Paul II se rend à Zagreb, où il évoque la « ville martyrisée » de Sarajevo.
Le 14, le gouvernement serbe accepte le déploiement, à la frontière avec la Bosnie, de 135 observateurs civils de l'O.N.U. chargés de vérifier l'application de l'embargo imposé aux Serbes de Bosnie. En août, Belgrade avait annoncé la rupture de toutes ses relations avec les Serbo-Bosniaques. Ces derniers ripostent en renforçant leur pression sur Sarajevo, tandis que les combats et les opérations d'épuration ethnique reprennent dans le pays.
Le 22, l'aviation de l'O.T.A.N. détruit un char serbe stationné à l'intérieur de la « zone d'exclusion militaire » instaurée autour de Sarajevo, et qui avait pris pour cible un blindé de la Forpronu.
Le 23, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 943, qui allège les sanctions adoptées en mai 1992 à l'encontre de la Serbie et du Monténégro.
Le 26, le gouvernement bosniaque confirme qu'il souhaite différer une éventuelle levée de l'embargo sur les armes à destination de la Bosnie, à laquelle il est pourtant toujours favorable. La levée de l'embargo risquerait de précipiter les offensives serbes contre les enclaves musulmanes, de provoquer le retrait de la Forpronu, comme l'ont indiqué Paris et Londres, et d'étendre le conflit.