6-26 septembre 1997
Algérie. Poursuite des massacres et appel au cessez-le-feu de l'A.I.S
Le 6, un nouveau massacre perpétré dans une ville de la banlieue d'Alger par un groupe armé présumé islamiste fait entre soixante et quatre-vingts morts. Les forces de l'ordre n'interviennent pas. Tandis que l'idée d'une initiative internationale se développe depuis la prise de position du secrétaire général de l'O.N.U., Kofi Annan, en août, le pouvoir paraît divisé entre partisans et adversaires de la réhabilitation d'une partie des islamistes. Le gouvernement, qui reste silencieux sur les tueries, interdit la marche nationale pour la paix que le Front des forces socialistes d'Hocine Aït Ahmed voulait organiser le 11.
Le 20, une cinquantaine de civils sont victimes d'un nouveau massacre, dans la région de Médéa.
Le 21, le Premier ministre Ahmed Ouyahia déclare que son pays ne fait plus face qu'à des « résidus de terrorisme ». Par ailleurs, démentant tout marchandage entre le pouvoir et les islamistes, il indique que « le dossier du F.I.S. [Front islamique du salut] est clos » après le nouveau placement de Abassi Madani en résidence surveillée, au début du mois.
Le 23, entre cent et deux cents personnes sont tuées par un commando armé dans une commune du Grand Alger.
Le 24, l'Armée islamiste du salut (A.I.S.), bras armé du F.I.S., publie un appel unilatéral au cessez-le-feu à compter du 1er octobre. Daté du 21 et signé par l'« émir national » de l'A.I.S., Madani Mezrag, le texte justifie cette décision par les « mesures d'apaisement » adoptées par le gouvernement. L'A.I.S. entend ainsi « isoler les criminels parmi les résidus extrémistes du G.I.A. [Groupe islamique armé] et ceux qui sont derrière eux ». Cette initiative en direction des généraux contraire les projets des « politiques » du F.I.S., groupés derrière Abassi Madani, qui négociaient avec le gouvernement la publication d'un message identique.
Le 26, le G.I.A. revendique les récents massacres et menace la France en raison de son « soutien inconditionnel [...] à la junte » au pouvoir à Alger. Sur place, les tueries se poursuivent à un rythme quasi quotidien.