Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

6-27 octobre 2000

Côte d'Ivoire. Élection de Laurent Gbagbo à la présidence et fuite du général Robert Gueï

Le 6, la Cour constitutionnelle rend publique la liste des candidats autorisés à se présenter à l'élection présidentielle du 22. Principal adversaire du régime militaire en place depuis décembre 1999, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR), n'en fait pas partie, ni aucun candidat du Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI) du président Henri Konan Bédié, renversé par la junte et en exil en France. Le seul adversaire sérieux du général Robert Gueï, chef de la junte, est le socialiste Laurent Gbagbo, président du Front populaire ivoirien (FPI).

Le 11, alors que Henri Konan Bédié, tout comme Alassane Ouattara, a appelé au boycottage du scrutin, plus de la moitié des députés du PDCI se rallient à la candidature du général Gueï.

Le 22, le scrutin présidentiel se déroule en l'absence d'observateurs internationaux, l'ONU ayant suspendu sa mission faute de participants américains, européens et africains.

Le 23, Laurent Gbagbo et le général Gueï revendiquent l'un et l'autre la victoire au premier tour. Le taux de participation serait d'environ 40 %.

Le 24, Robert Gueï se proclame élu après que la junte a dissous la commission électorale qui annonçait la victoire de Laurent Gbagbo, avec 51 % des suffrages. Ce dernier appelle ses partisans à la résistance. L'armée, la gendarmerie et la police ne répriment pas les manifestations d'opposants. Fidèle au général Gueï, la garde présidentielle tue 9 manifestants.

Le 25, des dizaines de milliers de manifestants hostiles à la junte investissent le palais présidentiel abandonné par Robert Gueï et que la garde présidentielle a renoncé à défendre. Les forces armées se rallient à Laurent Gbagbo. Ce dernier fait proclamer les résultats par la commission électorale qui confirme sa victoire. Toutefois, les partisans d'Alassane Ouattara exigent un nouveau scrutin. Les États-Unis et plusieurs États africains soutiennent cette proposition à laquelle la France s'oppose.

Le 26, alors que Laurent Gbagbo est investi président de la République, des affrontements entre militants du FPI – originaires de l'Ouest chrétien – et du RDR – originaires du Nord musulman – font plusieurs dizaines de morts. Le nouveau président annonce son intention de former un « gouvernement d'ouverture ».

Le 27, alors que les violences ethnico-religieuses se poursuivent, Alassane Ouattara déclare « accepter ce pouvoir issu d'un coup de force pour préserver la paix ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents