6-28 août 1999
France. Échec du projet de fusion B.N.P.-S.G.-Paribas
Le 6 viennent à échéance les deux offres publiques d'échange (O.P.E.) lancées dans le secteur bancaire, l'une, amicale, par la Société générale (S.G.) sur Paribas, en février, et l'autre, hostile, par la Banque nationale de Paris (B.N.P.) sur la S.G. et Paribas, en mars. Le Conseil des marchés financiers annoncera les résultats provisoires des deux opérations le 14 et les résultats définitifs le 23. La B.N.P. emporte 65,06 p. 100 du capital et 65,2 p. 100 des droits de vote de Paribas, mais 37,15 p. 100 du capital et 31,8 p. 100 des droits de vote seulement de celui de la S.G. Cette dernière n'obtient que 26,37 p. 100 du capital et des droits de vote de Paribas. La B.N.P. doit demander l'autorisation de conserver sa participation minoritaire dans la S.G. au Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (Cecei). Ce collège indépendant, présidé par le gouverneur de la Banque de France, fait office d'autorité de tutelle du secteur bancaire. Le Cecei subordonne son accord à la définition d'une « solution amicale et ordonnée », que la S.G. a jusqu'à présent rejetée.
Le 25, André Lévy-Lang, président du directoire de Paribas, qui défendait le rapprochement de sa banque avec la S.G., présente sa démission.
Le 27, les salariés de la S.G. répondent massivement à l'appel à la grève lancé par la C.F.T.C., la C.G.T., F.O. et le S.N.B.-C.G.C. en vue d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les effets négatifs pour l'emploi du projet de fusion entre la B.N.P. et la S.G.
Le 28, le Cecei n'autorise pas la B.N.P. à conserver sa participation minoritaire dans le capital de la S.G., les deux établissements n'ayant pu dégager de solution « claire et concertée ». Cette décision met fin au projet de grand pôle bancaire français que soutenait le gouvernement. Daniel Bouton, président de la S.G., n'est pas parvenu à prendre le contrôle de Paribas et Michel Pébereau, président de la B.N.P., a échoué dans son projet de fusion à trois.