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6-28 août 2019

Algérie. Appel du général Ahmed Gaïd Salah en faveur d’un scrutin présidentiel rapide

Le 6, la justice militaire lance des mandats d’arrêt internationaux contre le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense, en fuite en Espagne, son fils Lotfi, qui dirige une société d’informatique, et Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie. Ceux-ci sont accusés de « complot contre l’État et d’atteinte à l’ordre public ».

Le 8, le chef d’état-major et homme fort du pays Ahmed Gaïd Salah déclare que l’armée « qui a accompagné depuis le début les revendications du peuple algérien, exprimées à travers les marches pacifiques, considère aujourd’hui […] que les revendications fondamentales ont été entièrement réalisées. » Il fustige « certains groupes [qui] s’acharnent à rejeter toutes les initiatives […] en scandant des slogans tendancieux et lançant des appels douteux » – le 2, certains manifestants ont commencé à appeler à la désobéissance civile.

Le 8 également, le tribunal d’Annaba prononce l’acquittement de Nadir Fetissi, poursuivi pour atteinte à l’unité nationale après avoir brandi un drapeau berbère lors d’une manifestation en juillet. Karim Younes, président de l’Instance nationale de dialogue et de médiation chargée de mener des consultations sur les modalités de la future élection présidentielle, salue cette décision. Nommé à ce poste fin juillet, cet ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre d’Abdelaziz Bouteflika réclame l’adoption, préalable à tout dialogue, de mesures d’apaisement que Ahmed Gaïd Salah refuse.

Le 9, les manifestants continuent d’exiger le départ des cadres de la présidence Bouteflika avant l’organisation d’un scrutin présidentiel et rejettent la procédure de médiation mise en place par le pouvoir.

Le 19, les autorités expulsent vers le Maroc un responsable de l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch, Ahmed Benchemsi, de nationalité marocaine et américaine. Il avait été arrêté en marge de la manifestation du 9, sans qu’aucun chef d’accusation ne lui soit signifié.

Le 22, Tayeb Louh, ancien ministre de la Justice d’Abdelaziz Bouteflika, est inculpé notamment d’« abus de fonction » et d’« entrave à la justice », et placé en détention.

Le 24, les partis d’opposition, dont certains sont favorables, sous conditions, à une élection présidentielle et d’autres à la tenue d’une assemblée constituante, affirment dans un communiqué commun qu’un « dialogue efficace, responsable et souverain […] nécessite un climat politique fondé sur des mesures de rétablissement de la confiance absente. »

Le 26, Ahmed Gaïd Salah dénonce violemment les partisans d’une transition démocratique « aux conséquences périlleuses » et appelle de nouveau à l’organisation rapide d’un scrutin présidentiel. Il rejette le principe proposé par Karim Younes d’un engagement préalable des candidats à l’élection présidentielle à appliquer les recommandations d’une conférence nationale de dialogue à venir.

Le 28, le Comité national de libération des détenus réclame la libération immédiate des quarante-deux personnes arrêtées pour atteinte à l’unité nationale lors des manifestations populaires. Il accuse le pouvoir d’en faire « une monnaie d’échange ou un moyen de chantage pour la concrétisation de [sa] feuille de route ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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