6-28 janvier 1988
France. Accélération des préparatifs de la campagne pour l'élection présidentielle
Le 6, Édouard Balladur déclare, sur Antenne 2 où il est l'invité de l'émission L'Heure de vérité, qu'il souhaite que Jacques Chirac annonce sa candidature à l'élection présidentielle « le plus rapidement possible ». Cette déclaration provoque une accélération des préparatifs de la campagne de Jacques Chirac.
Le 15, tous les membres du gouvernement réunis à Matignon autour de Jacques Chirac se montrent unanimes, R.P.R. comme U.D.F. pour affirmer leur soutien à l'action du gouvernement depuis mars 1986 que le Premier ministre leur demande de ne pas critiquer.
Le 16, Jacques Chirac annonce sa candidature depuis l'hôtel Matignon. Affirmant que le gouvernement a « réussi », il estime que « les conditions sont réunies pour franchir une nouvelle étape » et se déclare « ambitieux » pour la France.
Les 16 et 17, le P.S. réunit une convention nationale à Paris. Les « propositions des socialistes » pour l'élection présidentielle sont approuvées sans vote, la synthèse n'ayant pu être réalisée sur quelques points de détail. La question de la candidature socialiste n'est pas abordée, mais la plupart des participants à la convention expriment leur certitude que François Mitterrand se représentera.
Le 21, le R.P.R. rend public un sondage commandé à la Sofres qui indique pour la première fois que Jacques Chirac devancerait Raymond Barre au premier tour, tandis que tous les sondages prévoient la victoire de François Mitterrand au second tour. Cependant Raymond Barre déclare, le 22, sur Europe 1 qu'il n'accélérera pas le rythme de sa campagne et restera à l'écart de l'« agitation ».
Le 23, le P.R. rassemble autour de François Léotard cinq mille militants au Zénith à Paris et rend officiel son soutien à Raymond Barre, après les clubs Perspectives et Réalités, le 14, les centristes du C.D.S. et le Parti social-démocrate, le 16, le Parti radical, le 17.
Le 24, un congrès extraordinaire du R.P.R., réuni au Bourget, confirme sa confiance en Jacques Chirac.
Le 24, Michel Rocard, invité du Grand Jury R.T.L.-Le Monde, déclare qu'il a été reçu le 23 à l'Élysée par François Mitterrand qui lui a fait part de « son intention très ferme de ne rendre publique sa décision qu'au mois de mars ». Cependant, il affirme que « toutes les hypothèses » restent « ouvertes », en ce qui concerne sa candidature ou celle du chef de l'État.
Le 26, le bureau politique de l'U.D.F., réuni en présence de Valéry Giscard d'Estaing, exprime à l'unanimité son soutien officiel à la candidature de Raymond Barre.
Le 28, François Mitterrand, en visite dans le Nord-Pas-de-Calais, confirme à Lens qu'il ne participera à aucune polémique électorale « ni en janvier, ni en février » et déclare : « Il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui, pendant que se déroulent les débats normaux en démocratie, garde l'État. »