6-29 avril 1994
Israël - Autorité palestinienne. Poursuite des négociations malgré les attentats islamistes
Le 6, un attentat à la voiture piégée revendiqué par le mouvement islamiste Hamas cause la mort de sept Israéliens et du chauffeur à Afoula, en Galilée. Hostile au processus de paix israélo-palestinien, le Hamas affirme avoir voulu venger le massacre perpétré par un colon juif dans la mosquée d'Hébron, en février. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier dirigé contre des juifs en Israël depuis juillet 1989. Le gouvernement se déclare toutefois déterminé à poursuivre les négociations sur la mise en œuvre des accords d'autonomie de Gaza et de Jéricho. Celles-ci ont repris au Caire le 3 après cinq semaines d'interruption dues à la tuerie d'Hébron.
Le 13, à la date prévue par la Déclaration de principes sur l'autonomie dans les territoires occupés de septembre 1993, l'état des négociations n'a pas permis l'achèvement du retrait de l'armée israélienne de Gaza et de Jéricho.
Le 13 également, un nouvel attentat revendiqué par le Hamas cause la mort de cinq Israéliens et du porteur de la bombe, à Hadera, au nord de Tel-Aviv. Peu après, déclarant à l'attention de l'opposition de droite qu'« il ne faut pas tomber dans le piège » tendu par les islamistes, le Premier ministre Itzhak Rabin affirme pour la première fois qu'Israël est prêt à démanteler des implantations juives dans les territoires occupés en cas d'accord définitif avec l'O.L.P. Le 21, il envisagera également le démantèlement de colonies juives installées sur le plateau du Golan en échange de la paix avec la Syrie.
Le 19, lors d'une rafle dans les territoires occupés, l'armée israélienne arrête quelque 300 militants et sympathisants du Hamas. Dans un entretien publié le même jour par un journal jordanien, le chef du bureau politique du mouvement islamiste, Moussa Abou Marzouk, évoque pour la première fois la possibilité d'un « traité de paix » avec l'État hébreu si celui-ci démantelait toutes les implantations juives des territoires occupés et se retirait de Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est.
Le 29, le ministre israélien des Finances et le chef du département économique de l'O.L.P. signent, à Paris, un accord réglementant les futures relations économiques entre Israël et les territoires occupés durant la période intérimaire de l'autonomie.