6-29 juin 1993
Congo (République du). Les élections législatives déclarées irrégulières
Le 6, le deuxième tour des élections législatives anticipées est suivi de violences meurtrières. L'Assemblée avait été dissoute en octobre 1992 après un vote de censure consécutif au passage dans l'opposition du Parti congolais du travail (P.C.T.) de l'ancien président Denis Sassou Nguesso, ex-parti unique, tout d'abord allié à l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (U.P.A.D.S.) du président Pascal Lissouba. Toutefois, en décembre, sous la pression de l'armée, le chef de l'État avait nommé un nouveau Premier ministre chargé de constituer un gouvernement de coalition. Lors du premier tour de scrutin organisé le 2 mai, la Mouvance présidentielle rassemblée autour de l'U.P.A.D.S. a remporté soixante-deux sièges sur cent vingt-cinq. La coalition de l'opposition conduite par le P.C.T. a obtenu quarante-neuf sièges. Trois autres sièges ayant été attribués, onze restaient en ballottage, mais l'opposition a appelé au boycottage du second tour en raison des « irrégularités » du premier.
Le 8, l'opposition demande l'annulation des élections et appelle à la désobéissance civile.
Le 10, le ministère de l'Intérieur annonce que la Mouvance présidentielle a obtenu sept des onze sièges en ballottage, les quatre autres revenant à une formation proche de l'U.P.A.D.S. Avec soixante-neuf députés sur cent vingt-cinq, les partisans du président Lissouba disposent de la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Le 22, André Milongo, ancien Premier ministre proche du président Lissouba, est élu président de l'Assemblée, au cours de la session inaugurale boycottée par l'opposition.
Le 23, le président Lissouba nomme au poste de Premier ministre le général Joachim Yhombi Opango, chef de l'État de 1977 à 1979. De son côté, l'opposition annonce la mise en place d'un « gouvernement de salut national » dirigé par l'ancien ministre Pierre Thystène Tchicaya.
Le 29, la Cour suprême déclare les élections législatives irrégulières.