6-30 août 2016
Syrie. Avancées des milices kurdes et recul de l’EI
Le 6, les rebelles djihadistes de la coalition Jaysh al-Fatah (« l’Armée de la conquête ») à laquelle appartient le Front Fatah al-Cham (« Front de la conquête du Levant »), ex-Front al-Nosra, appelés en renfort par les rebelles modérés, parviennent à briser le siège que l’armée impose depuis juillet aux quartiers orientaux d’Alep.
Le 12, les Forces démocratiques syriennes (FDS) à majorité kurde, aidées par l’aviation de la coalition internationale, chassent l’organisation État islamique (EI) de la ville de Manbij, proche de la frontière turque, qu’elles assiégeaient depuis mai. Les unités kurdes des FDS ne quittent pas la ville après la conquête de celle-ci, comme il avait été convenu entre Washington et Ankara.
Le 16, pour la première fois depuis le début de leur intervention dans le pays, en septembre 2015, des bombardiers russes interviennent à partir de la base de Hamadan, dans le nord-ouest de l’Iran, ce qui leur permet d’augmenter sensiblement leur efficacité. Ces opérations cessent le 22 en raison de dissensions à leur sujet en Iran.
Le 18, pour la première fois depuis le début du conflit, l’aviation syrienne bombarde des positions kurdes, à Hassaké, ville du nord du pays dont l’armée et les FDS se partagent le contrôle.
Le 22, en réaction à l’attentat meurtrier de Gaziantep attribué à l’EI, la Turquie bombarde des positions djihadistes à Djarabulus, mais aussi kurdes à Manbij, en territoire syrien.
Le 23, l’armée et les forces kurdes concluent un cessez-le-feu à Hassaké. Celui-ci consacre un rapport de force favorable aux milices kurdes en prévoyant le départ de la ville des forces du régime.
Le 24, au terme d’une offensive éclair, les rebelles soutenus par l’aviation et des blindés turcs, ainsi que par l’aviation de la coalition internationale, chassent l’EI de Djarabulus. Cette ville proche de la frontière turque était le dernier point de transit vers les territoires tenus par l’EI de nombreux candidats au djihad venus de l’étranger. Baptisée « Bouclier de l’Euphrate », l’opération turque vise également à empêcher les milices kurdes, qui contrôlent la région frontalière située à l’est de l’Euphrate, de franchir celui-ci pour tenter d’unifier ces territoires avec ceux de la région d’Afrin, plus à l’ouest le long de la frontière turque, qu’elles contrôlent également. Les combattants kurdes des Unités de protection du peuple constituent le bras armé du Parti de l’union démocratique, émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan interdit en Turquie.
Le 25, les rebelles qui contrôlaient Daraya, l’un des berceaux de l’insurrection situé dans la banlieue sud de Damas et assiégé par les forces du régime depuis novembre 2012, concluent avec le pouvoir un accord de reddition, prévoyant leur évacuation.
Le 30, l’EI annonce la mort de son porte-parole Abou Mohammed al-Adnani près d’Al-Bab, à l’est d’Alep. Organisateur présumé d’attentats commis à l’étranger, celui-ci avait appelé les musulmans, à partir de septembre 2014, à tuer des citoyens des pays membres de la coalition internationale qui combat l’EI. Cet assassinat ciblé sera revendiqué à la fois par les États-Unis et la Russie.
Le 30 également, le Conseil de sécurité de l’ONU débat d’un rapport d’enquête de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, relatif à des attaques au gaz conduites dans le pays par le régime de Damas et l’EI en 2014 et 2015. La Russie s’oppose à ses conclusions.