6-30 décembre 2009
Irak. Adoption de la loi électorale sur fond de violences
Le 6, le Parlement irakien adopte à la quasi-unanimité le texte définitif de la loi électorale, qui ouvre la voie à la tenue des prochaines élections générales – les deuxièmes depuis la chute de Saddam Hussein – prévues le 27 février 2010. Repoussé plus d'une dizaine de fois, le vote de la loi intervient après qu'un compromis a été trouvé sur la question des provinces pétrolières kurdes dans le nord du pays, et après que le vice-président sunnite Tarek al-Hachemi a opposé, en novembre, son veto au texte, afin de fixer un quota plus élevé de sièges aux minorités et aux Irakiens de l'étranger. Les Kurdes auront quarante et un sièges attribués à leurs trois provinces, les minorités chrétienne, yazidi, shabak et autres auront huit sièges, et un tiers des députés seront des femmes. La loi prévoit, par ailleurs, d'accroître le nombre de députés, de 275 à 323, conformément à la Constitution qui accorde un siège pour 100 000 habitants.
Le 8, alors que les autorités irakiennes annoncent que les élections générales auront lieu le 7 mars plutôt que le 27 février, comme le recommandait l'O.N.U., cinq attentats simultanés visant des bâtiments officiels tels que le palais de justice et le siège provisoire du ministère des Finances sont perpétrés à Bagdad, faisant cent vingt-sept morts et quatre cent quarante-huit blessés. Ces attaques sont revendiquées, le lendemain, par l'État islamique d'Irak, branche irakienne du réseau Al-Qaida.
Le 30, à Ramadi, dans une région à majorité sunnite de l'ouest de l'Irak, un double attentat-suicide fait au moins vingt-sept morts et une centaine de blessés, dont le gouverneur de la province.
Le 30 également, à Khalis, au nord de Bagdad, sept Irakiens chiites sont tués par un engin explosif alors qu'ils revenaient de Kerbala où ils célébraient l'Achoura. Ce redoublement de violences est lié à l'approche des élections générales.