6-30 janvier 2020
France. Poursuite du mouvement de contestation du projet de réforme des retraites
Le 6, les avocats, opposés à la suppression de leur régime autonome de retraite, engagent une grève des audiences judiciaires, à l’appel du Conseil national des barreaux.
Le 7, le gouvernement et les partenaires sociaux reprennent les discussions sur la réforme du système de retraite, alors que le mouvement de contestation engagé en décembre 2019 se poursuit. L’instauration d’un âge pivot – qui devrait atteindre soixante-quatre ans en 2027 –, destiné à assurer l’équilibre financier, continue d’opposer l’exécutif et les syndicats.
Le 9, une quatrième journée nationale d’action rassemble plus de quatre cent cinquante mille personnes à travers le pays – selon le ministère de l’Intérieur – à l’appel de la CGT, de FO, de la CFE-CGC, de Solidaires, de la FSU et d’organisations de la jeunesse.
Le 11, Édouard Philippe se déclare prêt à retirer du projet de loi le principe de l’âge pivot. Il propose la réunion d’une conférence sur le financement des retraites à laquelle participeraient les partenaires sociaux, chargée de proposer, d’ici à fin avril, des mesures permettant d’assurer l’équilibre financier du système en 2027. Il précise que ces mesures ne devront entraîner ni baisse des pensions ni hausse des cotisations. La CFDT salue « le retrait de l’âge pivot du projet de loi ». Cent cinquante mille manifestants participent à une nouvelle journée nationale d’action.
Le 16, une sixième journée nationale d’action réunit cent quatre-vingt-sept mille manifestants dans le pays.
Le 20, après quarante-six jours de grève reconductible, la situation redevient quasi normale dans les transports publics à la suite de l’annonce de la suspension de la grève par l’UNSA-RATP et de l’appel lancé par d’autres syndicats à « adapter » le mouvement. Les représentants d’autres secteurs d’activité, opposés à la réforme, continuent d’organiser des actions ponctuelles.
Le 24, le conseil des ministres adopte le projet de loi de réforme des retraites, tandis que deux cent quarante-neuf mille manifestants participent à une nouvelle journée nationale d’action. Le 29, une huitième journée d’action réunira cent huit mille manifestants.
Le 24 également, le Conseil d’État rend un avis critique sur le projet de loi de réforme des retraites. Il déplore notamment les « projections financières lacunaires » de l’étude d’impact du gouvernement et un recours aux ordonnances, y compris « pour la définition d’éléments structurants du nouveau système de retraite », qui « fait perdre la visibilité d’ensemble ».
Le 30, le Premier ministre ouvre la « conférence sur le financement et l’équilibre des retraites ».