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6-31 janvier 2017

États-Unis. Investiture à la présidence de Donald Trump

Le 6, les agences de renseignement publient leur rapport sur les cyberattaques ayant visé le Parti démocrate, orchestrées selon elles par la Russie pour « influencer la campagne électorale de 2016 ». Le président élu Donald Trump met en doute leur provenance et minimise leurs effets.

Le 10, le président Barack Obama prononce son dernier discours à Chicago, la ville de ses débuts en politique. Affirmant que « l’Amérique est meilleure et plus forte » à présent qu’au début de son premier mandat, il dresse toutefois le tableau d’un pays profondément divisé et met en garde ses concitoyens contre le renoncement aux principes qui ont fondé leur pays. « Yes we did ! », conclut-il en écho à son slogan de campagne « Yes we can ».

Le 11, lors de sa première conférence de presse depuis son élection, Donald Trump s’en prend aux agences de renseignement et à la presse qu’il rend responsables de la diffusion d’informations sur ses liens présumés avec le président russe Vladimir Poutine. Il admet par ailleurs que Moscou était à l’origine des cyberattaques ayant visé le Parti démocrate. Enfin, concernant les possibles conflits d’intérêts entre sa fonction de président et la conduite de son groupe, il annonce le transfert des actifs de la Trump Organization dans un trust géré par ses deux fils aînés.

Le 16, dans un entretien aux quotidiens allemand Bild et britannique Times, Donald Trump exprime le peu d’intérêt qu’il porte à une Europe unie, qualifie le Brexit de « chose géniale », juge l’OTAN « obsolète » et promet la conclusion rapide d’un accord de libre-échange avec Londres, tout en menaçant Berlin de mesures protectionnistes.

Prestation de serment de Donald Trump, 2017 - crédits : Chip Somodevilla/ Getty Images

Prestation de serment de Donald Trump, 2017

Le 20, à Washington, Donald Trump est investi président des États-Unis et Mike Pence vice-président. Dans son discours, Donald Trump affirme que le « carnage américain s’arrête ici et s’arrête maintenant » et qu’« à partir de ce jour, l’Amérique passera avant tout ». Il signe aussitôt un premier décret imposant aux agences fédérales de bloquer l’application de l’« Obamacare », la réforme du système de protection sociale instaurée par son prédécesseur. Toutefois, seul le Congrès peut supprimer cette loi.

Le 21, alors que des centaines de milliers de manifestants anti-Trump se rassemblent à travers le pays, tout comme dans de nombreuses villes dans le monde, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer affirme avec force que la foule présente la veille à la cérémonie d’investiture était « la plus importante à avoir jamais assisté à une prestation de serment », contredisant les estimations de la presse. Le lendemain, la conseillère à la Maison-Blanche Kellyanne Conway justifiera les propos de Sean Spicer par la référence à « des faits alternatifs ».

Le 22, Donald Trump réaffirme son intention de renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entré en vigueur en janvier 1994, qui institue une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Le 23, le président Trump officialise le retrait de son pays de l’Accord de partenariat transpacifique, le traité de libre-échange signé en février 2016 avec onze autres pays de la zone Pacifique, mais non ratifié par le Congrès. Il décrète également le gel des emplois publics fédéraux autres que militaires, ainsi que l’arrêt des subventions fédérales aux ONG internationales qui soutiennent l’avortement.

Le 24, Donald Trump relance deux projets d’oléoducs bloqués par l’administration Obama : le Keystone XL, entre la province canadienne de l’Alberta et le golfe du Mexique, et le Dakota Access Pipeline, entre le Dakota du Nord et l’Illinois.

Le 25, le président Trump décrète la construction « immédiate » d’un mur sur la frontière avec le Mexique ‒ mesure qui doit être validée par le Congrès. Il réaffirme que ce mur sera payé par Mexico. Un autre décret signé le même jour prévoit de supprimer des financements fédéraux aux « villes sanctuaires » qui ne poursuivent pas les immigrés illégaux.

Le 25 également, l’indice Dow Jones de la Bourse de New York franchit pour la première fois depuis sa création la barre des 20 000 points.

Le 26, le président mexicain Enrique Peña Nieto annule sa visite aux États-Unis prévue le 31.

Le 27, Donald Trump signe un décret interdisant l’accès du territoire américain aux ressortissants de sept pays peuplés majoritairement de musulmans ‒ Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Justifié par la nécessité de renforcer les mesures de sécurité aux frontières, ce texte qui ne concerne pas les résidents permanents, les binationaux, ni les membres des minorités religieuses, doit s’appliquer pendant quatre-vingt-dix jours, sauf en ce qui concerne les Syriens pour lesquels la durée n’est pas limitée. Les jours suivants, les pays concernés ainsi que de nombreux autres États dénoncent la mesure, tandis que des milliers de personnes manifestent leur opposition au décret anti-immigration à Washington et dans les aéroports du pays où de nombreux étrangers visés par le décret sont bloqués.

Le 27 également, la chef du gouvernement britannique Theresa May est le premier dirigeant étranger à être reçu par le président Trump qui lui promet de « soutenir durablement cette relation des plus spéciales » entre leurs deux pays.

Le 30, Donald Trump limoge la procureure générale Sally Yates, chef par intérim du département de la Justice, nommée par l’administration Obama, qui avait demandé à ses services de ne pas appliquer le décret anti-immigration en raison des recours en justice dont celui-ci est l’objet. Barack Obama fait part de son « désaccord fondamental avec la notion de discriminer des individus en raison de leur croyance ou de leur religion ».

Le 31, le président Trump nomme Neil Gorsuch à la Cour suprême ‒ qui dispose désormais d’une majorité conservatrice ‒ en remplacement du juge Antonin Scalia mort en février 2016.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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