6-31 mai 1987
Iran - Irak. Implication de l'U.R.S.S. et des États-Unis dans la guerre Iran-Irak
Le 6, un cargo soviétique, l'Ivan-Koroteev, est attaqué par des vedettes iraniennes dans le Golfe pour la première fois depuis le début de la « guerre des pétroliers » en février 1984. Cet incident est considéré comme une provocation, alors que Téhéran a vivement critiqué l'acceptation par Moscou d'une demande koweïtienne de protection de ses pétroliers : quinze navires en provenance ou à destination du Koweït ont été attaqués par la marine iranienne depuis le début de l'année. Le Koweït, qui soutient l'effort de l'Irak, a adressé sa demande de protection aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'O.N.U. : la France, la Grande-Bretagne et la Chine ont refusé, mais l'U.R.S.S. a mis à la disposition du Koweït trois de ses pétroliers, et les États-Unis envisagent d'enregistrer sous leur pavillon onze des vingt-deux pétroliers koweïtiens. Parallèlement, les forces navales américaines et soviétiques multiplient les missions dans le Golfe.
Le 17, la frégate américaineStark est attaquée par erreur par un Mirage F-1 irakien dans le Golfe. Trente-sept marins américains sont tués lors de ce raid, qui est le plus meurtrier du conflit qui dure depuis plus de trois ans dans les eaux du Golfe. L'émotion est vive aux États-Unis, et le Congrès s'inquiète de la volonté des autorités, réaffirmée par le président Reagan, de défendre la liberté de navigation dans le Golfe.
Le 29, Ronald Reagan approuve un plan mis au point par le Pentagone prévoyant le renforcement de la présence militaire américaine dans le Golfe et confirmant les projets de protection de onze pétroliers koweïtiens.
Le 31, Ali Akbar Velayati, ministre des Affaires étrangères iranien, affirme que Téhéran a « la capacité et les moyens » d'empêcher « les deux grandes puissances ou d'autres forces étrangères de s'ingérer dans la région ».