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6-31 mai 1990

Yougoslavie. Remous après la victoire de l'opposition en Croatie

Les 6 et 7, le second tour des élections législatives en Croatie, premier scrutin parlementaire libre dans cette république depuis la guerre, confirme la succès du parti d'opposition, l'Union démocratique croate (H.D.Z.), déjà amorcé lors du premier tour, le 22 avril, où il avait remporté cent cinquante-huit des trois cent cinquante-six sièges à pourvoir. Mené par Franjo Tudjman, ancien général de Tito, l'H.D.Z. est assurée de disposer de la majorité des deux tiers dans les trois chambres du parlement local.

Le 15, Borisav Jovic succède à Janez Drnovsek à la présidence de la fédération. Élu pour un an, de nationalité serbe – son prédécesseur était slovène –, le nouveau président dénonce, dans son discours inaugural, les « tentations autonomistes » et évoque le danger d'une « désintégration du pays », ce qui alarme la Slovénie et la Croatie, deux des six républiques fédérées, favorables à une décentralisation instaurant un nouveau type de relations entre les différentes nationalités de la mosaïque yougoslave.

Le 26, la Ligue des communistes de Yougoslavie, clôturant son XIVe congrès extraordinaire, commencé en janvier mais interrompu par le départ des délégués slovènes, croates et macédoniens, renonce au monopole politique, et se prononce en faveur du multipartisme « dans les limites de la société démocratique socialiste et du modèle fédéral ».

Le 30, Franjo Tudjman, élu président de Croatie, se déclare en faveur d'une Yougoslavie confédérale, notion également défendue par la Slovénie, où l'opposition a accédé au pouvoir en avril.

Le 31, le nouveau Premier ministre croate, Stjepan Mesic, présente devant le Parlement de Zagreb le premier gouvernement non communiste de cette république depuis 1945, essentiellement composé de membres de l'H.D.Z.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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