6-31 mai 2011
Syrie. Poursuite de la contestation et durcissement de la répression
Le 6, la « Journée du défi », organisée à l'appel des militants des droits de l'homme grâce à Internet, rassemble des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs villes. La répression des manifestations par les forces de sécurité cause la mort d'au moins vingt-six personnes et donne lieu à de nouvelles arrestations massives. Les vendredis suivants, des rassemblements similaires seront tout aussi brutalement réprimés.
Le 7, l'armée, appuyée par des blindés, pénètre dans Baniyas, l'un des foyers de la contestation, alors qu'elle a entamé depuis le 5 son retrait de Deraa, qu'elle assiégeait depuis avril. Les jours suivants, l'armée prendra également position dans les villes contestataires de Homs et de Douma.
Le 10, six personnalités de l'opposition – la plupart arrêtées au cours du mouvement de protestation contre le régime de Bachar al-Assad – sont relâchées.
Le 13, le régime appelle – en vain – à l'ouverture d'un dialogue national.
Le 20, au moins quarante-quatre personnes sont tuées par les forces de sécurité dans plusieurs villes insurgées.
Le 23, les dirigeants de l'Union européenne décident de priver de visa le président al-Assad et de geler ses avoirs en Europe, comme cela avait été décidé pour plusieurs de ses proches au début du mois. Ils demandent au régime de « changer de cap ». Les États-Unis ont adopté des mesures analogues quelques jours auparavant.
Le 31, alors que la répression se poursuit, le président al-Assad décrète une « amnistie générale pour tous les crimes commis avant le 31 mai 2011 ». Les organisations de défense des droits de l'homme estiment à plus de dix mille le nombre des personnes emprisonnées et à au moins mille cent le nombre des victimes de la répression depuis le 15 mars.