6-8 avril 1981
Salvador. Vers une solution politique de la crise
Le 6, Mgr Arturo Rivera, archevêque intérimaire de San Salvador après l'assassinat le 24 mars 1980 de Mgr Romero, déclare, à l'occasion d'un voyage à Washington, qu'il existe des conditions favorables à une solution pacifique au Salvador. Il se déclare partisan d'un « règlement négocié » du conflit et favorable aux « élections libres » annoncées par la junte pour le premier trimestre 1982.
Le 7, une trentaine de personnes sont exécutées dans une banlieue pauvre de San Salvador par des « hommes en uniforme » circulant à bord de deux voitures après l'heure du couvre-feu. Les États-Unis dénoncent, le 9, cet « incident tragique », mais affirment que les forces armées régulières salvadoriennes n'ont joué « aucun rôle » dans cette tuerie. Washington réaffirme son soutien au « gouvernement centriste » du président Duarte, « menacé par des forces extrémistes de droite et de gauche ».
Le 8, José López Portillo et Luis Herrera Campins, présidents du Mexique et du Venezuela, réunis depuis le 6 à Mexico, proposent leur médiation pour tenter de résoudre le conflit salvadorien, le Mexique intervenant auprès de la guérilla et le Venezuela auprès de la junte. L'administration Reagan, après avoir considérablement aggravé la crise par ses propos belliqueux, semble désormais favorable à une solution politique. Malgré l'échec de l'offensive de la guérilla en janvier et l'accroissement de l'assistance militaire américaine, les forces armées salvadoriennes ne semblent pas en mesure de remporter un succès décisif sur le terrain. C'est pourquoi Washington désirerait imposer un dialogue entre la junte et l'opposition de gauche.