6-9 juillet 1983
France - Iran. Détournement d'un Boeing iranien vers Paris et tension franco-iranienne
Le 6, un Boeing 747 d'Iran Air assurant la liaison Chiraz-Téhéran est détourné, tout d'abord vers le Koweit, où cent quatre-vingt-six passagers sont libérés, puis vers Paris. La radio de Téhéran dénonce le « complot » ourdi par la France en collaboration avec les États-Unis, le Koweit et les « hypocrites mercenaires du sionisme ». Les relations franco-iraniennes sont déjà très tendues, en particulier depuis la révélation, à la fin de juin, d'un accord signé le 26 mai entre Paris et Bagdad, accord qui prévoit le prêt par la France, pour deux ans à partir de septembre, de cinq Super-Étendard équipés de missiles Exocet. Ce soutien apporté à l'un des belligérants dans la guerre irano-irakienne pourrait être décisif, et Téhéran a menacé d'empêcher les pétroliers internationaux de venir s'approvisionner dans le Golfe si ses installations pétrolières étaient bombardées.
Le 7, après quelques heures de négociations, les six pirates de l'air sont ramenés à la raison par Massoud Radjavi, chef des moudjahidin du peuple, exilé en France : ils libèrent les passagers restés à bord et se rendent. Inculpés et emprisonnés le 8, ils reçoivent l'assurance de ne pas être extradés vers l'Iran.
Le 9, le gouvernement iranien décide de fermer l'Institut français de Téhéran et le consulat de France à Ispahan.