7-12 juin 1994
Haïti. Renforcement des sanctions et des menaces américaines
Le 7, l'assemblée générale de l'Organisation des États américains (O.E.A.) adopte une résolution qui appuie les efforts de la communauté internationale en faveur du retour de la démocratie à Haïti, sans exclure l'éventualité de l'usage de la force pour y parvenir, solution dont les États-Unis s'affirment de plus en plus partisans. L'O.E.A. décide, symboliquement, de tenir sa prochaine assemblée générale, en 1995, à Port-au-Prince. Le même jour, Washington annonce que des troupes américaines participent à la formation d'une force multinationale de plusieurs milliers d'hommes chargée, sous les auspices de l'O.N.U., de maintenir la paix à Haïti à la suite du retour à la démocratie.
Le 10, le président américain Bill Clinton annonce le renforcement des sanctions prises à l'encontre de Haïti. Les transactions financières sont suspendues et les vols commerciaux entre les deux pays seront désormais interdits. En mai, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. avait décidé d'imposer un embargo à Haïti. Mais les autres pays du groupe dit des « amis d'Haïti » – la France, le Canada, le Venezuela et l'Argentine – se déclarent hostiles à de nouvelles sanctions, ainsi qu'à toute intervention militaire.
Le 12, le président haïtien Émile Jonassaint – non reconnu par la communauté internationale – décrète l'état d'urgence. Des centaines de boat-people tentent de quitter l'île.