7-14 janvier 1988
France. Autorisation du retour en France des opposants iraniens expulsés au Gabon
Le 7, François Mitterrand reçoit le haut-commissaire aux Réfugiés, Jean-Pierre Hocké, qui réitère ses critiques à l'égard des conditions juridiques et matérielles de l'expulsion, le 8 décembre 1987, de douze opposants au régime de Téhéran et de trois Turcs vers le Gabon. Jean-Pierre Hocké fait aussi part à François Mitterrand de son inquiétude à propos de l'état de santé des Iraniens, qui observent une grève de la faim à Libreville et à Paris, et dont certains ont dû être hospitalisés. Le président Mitterrand l'assure de son « plein soutien » et l'encourage à poursuivre son action. Le même jour, Danielle Mitterrand, épouse du chef de l'État, agissant en tant que présidente de l'association France-Libertés, se rend devant le siège du H.-C.R. à Neuilly où quarante Iraniens observent une grève de la faim. Les jours suivants, la polémique s'intensifie entre la majorité et l'opposition au sujet du sort des expulsés iraniens.
Le 13, au terme de négociations entre Charles Pasqua et Massoud Radjavi, chef des moudjahidin du peuple, le ministère de l'Intérieur annonce que le retour en France, « pour des raisons humanitaires », de sept des quinze personnes expulsées au Gabon, va être autorisé. Les huit autres, présentées comme de véritables militants des moudjahidin du peuple, seront accueillies par l'Espagne.
Le 14, Jacques Chirac explique sa décision en affirmant avoir reçu l'assurance que les opposants iraniens en France respecteront désormais les consignes de neutralité politique. L'Élysée déclare de son côté que la solution obtenue est « conforme à ce qu'avait souhaité le président ».