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7-14 octobre 1997

Italie. Crise politique provoquée par Rifondazione comunista

Le 7, le vote du projet de loi de finances à la Chambre des députés est ajourné afin de tenter de résoudre la crise qui menace le gouvernement de Romano Prodi. La formation Rifondazione comunista (communiste orthodoxe), membre de la coalition de centre gauche au pouvoir et sans laquelle le gouvernement ne dispose pas de majorité parlementaire, refuse de voter le texte. Alors que les refondateurs ont jusque-là cautionné la politique de rigueur dictée par les échéances européennes, ils contestent à présent l'étendue des sacrifices sociaux que nécessite l'adhésion à l'Union économique et monétaire. Le parti de Fausto Bertinotti souhaite, à cette occasion, marquer sa différence par rapport au Parti démocratique de la gauche de Massimo D'Alema, issu tout comme lui de l'ancien Parti communiste italien, qui conduit la coalition de L'Olivier.

Le 9, Romano Prodi présente la démission de son gouvernement. Cette décision mécontente l'opinion qui était satisfaite de la stabilité retrouvée de la vie politique et de l'amorce d'une vraie bipolarité dans le pays. La direction de Rifondazione comunista est désavouée par les syndicats ainsi que par de nombreux militants néo-communistes.

Le 14, les refondateurs concluent un accord avec la coalition de L'Olivier. Ils acceptent de voter le budget en échange d'aménagements mineurs et de la promesse du gouvernement d'établir un projet de loi instaurant la semaine de trente-cinq heures en l'an 2001. Le président Oscar Luigi Scalfaro confirme Romano Prodi à son poste.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 22 juillet 1997 Italie. Condamnation de l'ancien SS Erich Priebke

    Le 22, le tribunal militaire de Rome condamne l'ancien capitaine SS Erich Priebke à quinze ans de prison pour sa responsabilité dans le massacre des fosses Ardéatines, en mars 1944. En août 1996, un premier jugement avait acquitté l'ancien officier nazi, qui avait bénéficié de circonstances atténuantes...

  • 14 novembre 1996 Italie. Démission d'Antonio Di Pietro du gouvernement

    Antonio Di Pietro, ancien magistrat coordinateur de l'opération anticorruption Mani pulite (« Mains propres »), démissionne du poste de ministre des Travaux publics qu'il occupe dans le gouvernement de Romano Prodi, après l'annonce de l'ouverture par le parquet de Brescia d'une enquête préliminaire...

  • 15 septembre 1996 Italie. Proclamation de l'indépendance de la Padanie par la Ligue du Nord

    Le chef de la Ligue du Nord Umberto Bossi proclame, à Venise, l'indépendance de la Padanie – la région de la plaine du Pô – devant quinze mille à vingt mille partisans. Jusque-là favorable au fédéralisme, la Ligue prône à présent ouvertement la sécession de l'Italie du Nord que « l'État oppresseur [...]...

  • 1er-12 août 1996 Italie. Acquittement de l'ancien SS Erich Priebke

    Le 1er, le tribunal militaire de Rome acquitte l'ancien capitaine SS Erich Priebke, qui était accusé d'être l'un des responsables du massacre des fosses Ardéatines, à Rome, en mars 1944 : trois cent trente-cinq otages civils avaient alors été tués par les Allemands en représailles d'un attentat commis...

  • 12-31 mai 1996 Italie. Formation du gouvernement de Romano Prodi

    Le 12, Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord, investit un « gouvernement du Nord », à Mantoue, déjà siège d'un « parlement du Nord » autoproclamé. Il nomme également un « comité de libération » chargé de préparer – « pacifiquement » – l'autonomie ou la sécession de la « Padanie » qui rassemble les...

  • 21 avril 1996 Italie. Victoire de la coalition de gauche L'Olivier aux élections législatives

    L'Olivier, coalition de gauche emmenée par l'économiste catholique Romano Prodi, remporte les élections législatives anticipées, avec 284 sièges sur 630 à la Chambre des députés, contre 246 pour la coalition de droite du Pôle de la liberté dirigée par l'homme d'affaires et ancien président du Conseil...

  • 1er-23 février 1996 Italie. Dissolution des deux chambres

    Le 1er, le président Oscar Luigi Scalfaro charge Antonio Maccanico, juriste constitutionnel et ancien ministre, de former un gouvernement.

    Le 14, faute d'un compromis entre le Pôle des libertés dirigé par Silvio Berlusconi et L'Olivier, alliance de gauche dominée par le Parti démocratique de la gauche...

  • 11 janvier 1996 Italie. Démission du président du Conseil Lamberto Dini

    Le président Oscar Luigi Scalfaro accepte la démission du gouvernement que lui présente Lamberto Dini, président du Conseil depuis janvier 1995. En décembre 1995, il avait refusé sa précédente démission et avait renvoyé Lamberto Dini devant le Parlement. Au terme de trois jours de débats parlementaires,...

  • 30 décembre 1995 Italie. La démission du président du Conseil refusée par le président

    Le président du Conseil, Lamberto Dini, chef d'un gouvernement « transitoire » nommé en janvier, présente sa démission au président Oscar Luigi Scalfaro, qui la refuse. En un an, Lamberto Dini est parvenu à assainir les finances publiques et à restaurer la confiance dans l'économie italienne en menant...

  • 26 octobre 1995 Italie. Échec d'une motion de censure déposée par Silvio Berlusconi

    Le 26, la motion de censure déposée par le Pôle de la liberté (centre droit) de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi contre le gouvernement de son successeur, Lamberto Dini, n'est pas adoptée. Elle visait à protester contre le vote du Sénat qui a suspendu de ses fonctions, le 19, le ministre...