7-17 janvier 2005
France. Nouveaux propos provocateurs de Jean-Marie Le Pen
Le 7, l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol publie un entretien avec Jean-Marie Le Pen, président du Front national (F.N.), dans lequel celui-ci, interrogé à l'occasion de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, déclare que, en France, « l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés ». Jean-Marie Le Pen présente également la Gestapo sous un jour favorable, remet implicitement en cause l'histoire officielle du massacre d'Oradour-sur-Glane et appelle à l'abrogation de diverses « lois liberticides » qui condamnent notamment le racisme et l'antisémitisme.
Le 14, à la demande de Dominique Perben, ministre de la Justice, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire afin de déterminer s'il y a matière à poursuivre Jean-Marie Le Pen pour ses propos.
Le 17, Marine Le Pen, vice-présidente du F.N., en désaccord avec les propos de son père, n'assiste pas au bureau politique de la formation d'extrême droite. Soucieuse de faire évoluer l'image du F.N. vers plus de respectabilité, elle avait déjà « désapprouvé » les propos du délégué général du parti, Bruno Gollnisch, par ailleurs son rival dans la course à la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du F.N., qui avait déclaré, le 11 octobre 2004, que « plus aucun historien sérieux n'adhère intégralement aux conclusions du procès de Nuremberg ». Bruno Gollnisch est également l'objet d'une enquête préliminaire ainsi que d'une procédure disciplinaire engagée par l'université de Lyon-III où il enseigne.
Le 17 également, lors d'une séance de vœux à la presse, Jean-Marie Le Pen met en doute l'efficacité de la « stratégie de dédiabolisation » du F.N. engagée par sa fille.