7-17 mai 1989
Panamá. Annulation du résultat des élections et tension avec les États-Unis
Le 7, lors des élections présidentielle et législatives, de nombreuses fraudes sont constatées par les observateurs internationaux. Organisées par les partisans de Carlos Duque, candidat de la Coalition de libération nationale au pouvoir (Colina), qui a le soutien du général Manuel Noriega, « homme fort » du pays et « bête noire » des États-Unis, elles ont pour but d'empêcher la victoire prévisible de Guillermo Endara, candidat de l'Alliance démocratique de l'opposition civique (A.D.O.C.).
Le 9, George Bush dénonce la fraude et enjoint au général Noriega de respecter le verdict des urnes. L'intense activité diplomatique des États-Unis aboutit à la condamnation plus ou moins appuyée du régime panaméen par la plupart des pays latino-américains, hormis le Chili.
Le 10, le tribunal électoral annonce l'annulation des résultats du scrutin. Cette décision est violemment critiquée par l'opposition, dont les principaux candidats ont été agressés et blessés quelques heures auparavant, lors de la violente répression d'une manifestation pacifique.
Le 11, alors que les onze mille soldats américains stationnés dans la zone du canal sont en état d'alerte, le président Bush annonce l'envoi de près de deux mille hommes en renfort.
Le 17, le mouvement de grève générale lancé par l'opposition échoue en raison des menaces proférées à l'encontre de la population. Les ministres des Affaires étrangères des trente-deux pays membres de l'Organisation des États américains (O.E.A.), réunis à Washington, condamnent le général Noriega et ses « abus » sans pour autant prendre de sanction à son encontre. La tension retombe alors, sans qu'aucune date ne soit fixée pour l'organisation de nouvelles élections.