7-18 mars 1984
Pologne. Confirmation d'un nouveau durcissement de la ligne politique
Le 7, quatre cents élèves d'un lycée agricole de Garwolin, à soixante-dix kilomètres de Varsovie, occupent les locaux de leur établissement pour protester contre le retrait, à la demande des autorités, des crucifix qui se trouvaient aux murs des salles de classe. D'importantes forces de police font évacuer le bâtiment. Tandis que Lech Wałęsa adresse son soutien aux élèves, le secrétaire de l'épiscopat s'entretient de ce sujet avec le ministre des Cultes.
Le 14, Mgr Josef Glemp, primat de Pologne, invite les autorités à faire preuve, dans cette affaire, de « tolérance ». (Ce n'est que le 6 avril qu'un accord de compromis sera trouvé : les crucifix ne seront pas réinstallés dans les salles de classe mais le seront dans la salle de lecture et dans l'internat du groupe scolaire.)
Le 16 s'ouvre, à Varsovie, la conférence nationale du P.O.U.P. Dans son discours, le général Wojciech Jaruzelski déclare vouloir entretenir « de bonnes relations » avec l'Église, mais s'en prend à ceux qui veulent « transformer les sanctuaires en lieux de meetings politiques ».
Le 18, la conférence nationale du P.O.U.P. s'achève en adoptant une « déclaration idéologique » qui appelle à engager une « lutte sans merci » contre les adversaires du socialisme assimilés à des « ennemis de la cause nationale ». Au même moment, Lech Wałęsa attire l'attention sur le sort des prisonniers politiques. Il y aurait environ trois cents détenus politiques en Pologne, mais leur nombre a tendance à s'accroître en raison de nouvelles arrestations, en particulier dans les milieux intellectuels : ainsi, le 7, l'écrivain Marek Nowakowski, auteur d'un Rapport sur l'état de guerre, a été arrêté.