7-19 janvier 1999
Colombie. Ouverture de négociations entre le pouvoir et la guérilla
Le 7, le président Andrés Pastrana, qui a pris ses fonctions en août 1998, inaugure les négociations de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (F.A.R.C.), le plus ancien groupe de guérilla communiste du continent américain. La cérémonie se déroule à San Vicente del Caguan, dans une vaste zone démilitarisée en novembre 1998 à la demande de la guérilla, et en présence de nombreuses personnalités dont l'ambassadeur des États-Unis. Les F.A.R.C. sont la plus ancienne et la plus puissante des guérillas en lutte contre le pouvoir colombien depuis une cinquantaine d'années. C'est la première fois qu'un chef de l'État colombien rencontre officiellement les dirigeants d'un groupe rebelle. Toutefois, Manuel Marulanda, chef historique des F.A.R.C., est absent de la cérémonie. Dans un message lu par un représentant des F.A.R.C., il réclame « une solution sociale et non répressive ».
Le 7 également, les milices paramilitaires regroupées dans l'organisation des Autodéfenses unies de Carlos Castano mettent fin à la trêve unilatérale annoncée en décembre 1998 et reprennent les assassinats de paysans accusés de soutenir la guérilla. Les F.A.R.C. accusent ces milices d'être contrôlées par l'armée.
Le 19, les F.A.R.C. annoncent la suspension des négociations de paix, en raison de l'inaction du pouvoir devant les opérations des milices paramilitaires. Celles-ci souhaitent participer aux négociations, principe que le gouvernement aurait admis, mais que les F.A.R.C. rejettent.