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7-20 juillet 1999

Iran. Révolte étudiante

Le 7, le Parlement, dominé par les conservateurs, modifie de façon restrictive la loi sur la presse. Le quotidien réformateur Salam est aussitôt fermé. Cette mesure intervient à la suite de nombreuses fermetures de journaux et arrestations de journalistes favorables au président Mohamad Khatami.

Le 8, à Téhéran, des étudiants qui manifestent contre la fermeture du quotidien Salam s'opposent aux forces de l'ordre et aux milices intégristes.

Le 9, la violence de l'intervention de la police sur le campus de la capitale est dénoncée par plusieurs membres du gouvernement. Ces réactions illustrent la dualité du pouvoir à Téhéran, partagé entre le guide – conservateur – de la Révolution islamique, Ali Khamenei, et le président réformateur Khatami.

Le 11, les manifestations étudiantes s'étendent aux principales villes de province. Il s'agit du plus vaste mouvement de protestation depuis l'avènement de la République islamique, en 1979.

Le 12, Ali Khamenei qualifie d'« inacceptable » l'intervention des forces de l'ordre sur le campus dont le responsable, un général de police, a été limogé la veille. Les étudiants, qui bravent les interdictions de rassemblement, réclament la démission du chef de la police.

Le 13, alors qu'une nouvelle manifestation étudiante, à Téhéran, dégénère en affrontements violents avec les forces de l'ordre et les miliciens islamistes, le président Khatami dénonce certaines « déviations » du mouvement de protestation qui « seront réprimées avec force » parce qu'elles « portent atteinte aux fondements du régime ».

Le 14, l'Organisation de la propagande islamique effectue une démonstration de force, réunissant des centaines de milliers de personnes dans les rues de Téhéran pour soutenir le guide de la Révolution. Les étudiants cessent leur mouvement.

Le 20, dans une lettre ouverte adressée au président Khatami, vingt-quatre officiers du corps des Gardiens de la Révolution dénoncent le « laxisme » du gouvernement et menacent de ne plus tolérer davantage de « désordres ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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