7-20 juillet 2021
Haïti. Assassinat du président Jovenel Moïse
Le 7, le président Jovenel Moïse est tué par balles à son domicile de Port-au-Prince par un commando armé. La Constitution prévoit que l’intérim de la fonction présidentielle est assuré par le Conseil des ministres. Chargé deux jours plus tôt par Jovenel Moïse de former un gouvernement, Ariel Henry n’a pas encore prêté serment. Claude Joseph, Premier ministre par intérim à la suite de la démission du gouvernement de Joseph Jouthe en avril, déclare assumer de facto le pouvoir et décrète l’état de siège. Il assurera vouloir maintenir le calendrier des élections générales dont le premier tour est prévu en septembre. Jovenel Moïse, qui gouvernait par décrets depuis janvier 2020 faute de la tenue d’élections législatives, était accusé de corruption, de dérive autoritaire et de collusion avec certains des gangs armés qui rançonnent le pays.
Le 8, le directeur de la police nationale Léon Charles indique que le commando qui a attaqué le chef de l’État comptait vingt-huit hommes, dont de nombreux anciens militaires colombiens et deux Américains d’origine haïtienne. Ces derniers et quinze Colombiens auraient déjà été arrêtés. Trois Colombiens auraient été tués lors de l’attaque. Les autres mercenaires seraient en fuite. Le 11, il annoncera que le commando aurait été recruté par un troisième Américain d’origine haïtienne arrêté le jour même, Charles Emmanuel Sanon, qui « avait des objectifs politiques ».
Le 9, le Sénat adopte une résolution offrant à son président Joseph Lambert la fonction de président de la République par intérim.
Le 20, sous la pression diplomatique internationale, Claude Joseph cède la fonction de Premier ministre à Ariel Henry. Il demeure ministre des Affaires étrangères au sein du nouveau gouvernement.