7-20 novembre 1996
France. Grève lycéenne et violences en Guyane
Le 7, des lycéens de Cayenne (Guyane), en grève depuis le 24 octobre pour protester contre leurs conditions d'études, affrontent les forces de l'ordre.
Le 8 et le 9, le mouvement s'accompagne de saccages et de pillages qui sont réprimés. Le 10, un corps sera découvert dans les décombres d'un magasin incendié.
Le 12, à la suite de la condamnation à des peines de prison de sept manifestants, dont un lycéen, accusés d'avoir participé aux pillages, la préfecture de Guyane connaît une nouvelle nuit d'affrontements violents. Tandis que certains évoquent l'action de « casseurs » manipulés par la mouvance indépendantiste – jusque-là peu active –, le gouvernement admet la légitimité des revendications lycéennes et explique la crise par l'explosion démographique que connaît ce département. Il met également en cause l'incurie de certains responsables de l'administration locale. Le comportement des forces de l'ordre sera par ailleurs critiqué.
Le 13, une journée de grève générale organisée à l'appel de l'Union des travailleurs guyanais, principal syndicat local, est suivie de nouvelles violences.
Le 18, assurés de la satisfaction de leurs revendications à la suite de l'intervention personnelle de Jacques Chirac, les lycéens reprennent les cours.
Le 20, le ministre de l'Éducation nationale François Bayrou, arrivé la veille en Guyane en compagnie de son collègue responsable de l'Outre-Mer Jean-Jacques de Peretti, annonce la création d'un rectorat autonome en Guyane et le lancement d'un plan de remise à niveau, en quatre ans, des structures de l'enseignement dans le département, pour un montant de quelque 500 millions de francs.