7-21 février 2012
Grèce - Union européenne. Accord sur le plan européen d'aide à la Grèce
Le 7, les syndicats grecs appellent à une journée de grève générale, la première de l'année, contre la politique d'austérité du gouvernement. Quelque vingt mille personnes défilent dans les rues d'Athènes et de Thessalonique.
Le 9, les ministres des Finances de la zone euro laissent une semaine au gouvernement de Lucas Papademos pour adopter le nouveau train de mesures d'économies négocié avec la « troïka » des bailleurs de fonds de la Grèce – Commission européenne, Banque centrale européenne (B.C.E.) et F.M.I. – au sujet duquel la coalition au pouvoir à Athènes peine à trouver un accord.
Le 10, alors que les centrales syndicales ont de nouveau appelé à deux jours de grève générale, les quatre ministres appartenant à l'Alerte populaire orthodoxe (extrême droite), qui refusent de cautionner les nouvelles mesures d'austérité, démissionnent. La secrétaire d'État aux Affaires européennes annonce également son départ, comme l'avait fait, la veille, le secrétaire d'État au Travail; tous deux sont membres du Parti socialiste (P.A.S.O.K.).
Le 10 également, le gouvernement, réduit à la Nouvelle Démocratie (N.D.) et au P.A.S.O.K., entérine les réformes imposées par la « troïka ». L'adoption de celles-ci, qui prévoient notamment une réduction de 22 p. 100 du salaire minimum, conditionne la mise en œuvre du deuxième plan d'aide européen de 130 milliards d'euros et de l'allégement de 100 milliards d'euros de la dette des créanciers privés, tous deux adoptés en octobre 2011.
Le 12, à Athènes, une manifestation réunissant quatre-vingt mille personnes devant le Parlement, où les élus discutent le nouveau plan d'austérité, tourne à l'émeute, entraînant notamment l'incendie d'une vingtaine d'immeubles dans la capitale.
Le 13, le Parlement grec adopte à une large majorité le nouveau plan d'économies d'un montant de 3,3 milliards d'euros. Deux conditions posées par le F.M.I. et l'Union européenne sont encore à satisfaire: des économies supplémentaires de 325 millions d'euros en 2012 et l'engagement écrit des deux partis au pouvoir de ne pas revenir sur ces mesures après les élections anticipées prévues en avril.
Le 14, la Grèce annonce la chute de 7 p. 100 de son activité en rythme annuel, à la fin de 2011.
Le 15, en dépit du vote par le Parlement grec des 325 millions d'euros d'économies supplémentaires exigées et de la garantie de la poursuite de la politique de rigueur apportée par les chefs du P.A.S.O.K. et de la N.D., l'Allemagne, soutenue par les Pays-Bas et la Finlande, refuse de continuer à financer « un puits sans fond » et minimise les conséquences sur la zone euro d'une éventuelle faillite de la Grèce. Ces propos sont justifiés par le rapport remis le jour même par la « troïka », qui estime à 129 p. 100 du P.I.B. le montant de la dette grecque à l'horizon de 2020, contre 120 p. 100 prévus par le deuxième plan d'aide à la Grèce.
Le 21, les ministres des Finances de l'Eurozone parviennent à un accord sur le plan d'aide à la Grèce. Les créanciers privés, les créanciers publics et la B.C.E. consentent des efforts supplémentaires destinés à ramener à 120,5 p. 100 du P.I.B. la dette grecque en 2020, contre 160 p. 100 aujourd'hui. Un compte destiné au service de la dette grecque est créé et placé sous contrôle de la B.C.E. Le plan d'aide demeure soumis à la réussite de la restructuration de la dette privée et à la mise en œuvre par Athènes, avant la fin du mois, d'« actions préalables », telles que la baisse du salaire minimum.