7-21 juin 1986
France - Iran. Libération de deux otages français détenus au Liban après des concessions faites à Téhéran
Le 7, Massoud Radjavi, opposant iranien qui vivait en exil en France depuis 1981, gagne « volontairement » l'Irak, après de vives pressions du gouvernement français. L'Iran, pays avec lequel la France tente de normaliser ses relations, demandait en effet l'expulsion des Moudjahiddin du peuple. Les autres membres de ce parti, habitant à Auvers-sur-Oise ou dans sa région, ont déjà quitté le territoire français ou vont suivre leur chef en Irak. Cependant, des négociations franco-iraniennes se sont ouvertes sur le deuxième point du contentieux entre les deux pays : le remboursement d'un prêt de 1 milliard de dollars consenti par l'Iran au Commissariat à l'énergie atomique. Quant au troisième point, c'est-à-dire le « soutien » de la France à l'Irak dans la guerre du Golfe, il ne semble pas que le gouvernement français soit disposé à des concessions : en recevant à Paris, le 10, Tarek Aziz, vice-Premier ministre irakien, aussi bien François Mitterrand que Jacques Chirac réaffirment la continuité de la politique de la France à l'égard de l'Irak.
Le 20, à Beyrouth, Georges Hansen et Philippe Rochot, deux des quatre membres de l'équipe d'Antenne 2 enlevés le 8 mars par l'Organisation de la justice révolutionnaire (O.J.R.), sont libérés. Dans un communiqué diffusé par les ravisseurs avant la libération des otages français, les extrémistes pro-iraniens de l'O.J.R. se félicitent de « certains faits, indices et engagements nouveaux du gouvernement français dans sa politique moyen-orientale ».
Le 21, Jacques Chirac se rend à Orly pour accueillir les deux journalistes libérés. Auparavant, dans une déclaration lue sur le perron de l'hôtel Matignon, il avait assuré « que tout continue d'être fait par le gouvernement » pour la libération des sept autres otages français et il avait remercié « les autorités religieuses des pays qui ont usé de leur influence [...] et, en particulier, les gouvernements syrien, algérien et, bien sûr, iranien ».