7-22 août 2013
Égypte. Répression meurtrière des partisans de Mohammed Morsi
Le 7, le président par intérim Adly Mansour rejette sur les Frères musulmans la responsabilité de l'échec de la médiation internationale qui s'était mise en place au lendemain de la destitution par l'armée du président Mohammed Morsi, en juillet. À l'issue de la période de ramadan, le Premier ministre Hazem El Beblaoui réitère la demande faite aux partisans du président déchu de quitter les deux lieux de rassemblement qu'ils occupent au Caire par dizaines de milliers.
Le 14, les forces de sécurité donnent l'assaut aux deux campements des pro-Morsi dans la capitale, autour de la mosquée Rabia Al-Adawiya et de la place Al-Nahda. Des violences éclatent également dans plusieurs villes du pays où les pro-Morsi incendient de nombreuses églises coptes et des commerces appartenant à des chrétiens. L'état d'urgence est rétabli. Le vice-président Mohamed El Baradei, qui rejette l'usage de la force contre les islamistes, annonce sa démission. Les capitales occidentales condamnent l'interruption du processus politique et la répression. La réaction de la Turquie, hostile au coup de force de l'armée égyptienne, est particulièrement vive. Le bilan officiel de la répression – probablement sous-évalué – s'élèvera à six cent trente-huit morts.
Le 15, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. appelle « les parties en Égypte à faire preuve d'un maximum de retenue » et à « faire progresser la réconciliation nationale ».
Le 16, de nouvelles violences meurtrières se produisent place Ramsès, au Caire, à la sortie de la mosquée Al-Fath, ainsi que dans le reste du pays, faisant plus de quatre-vingts morts. Les Frères musulmans appellent leurs partisans à manifester tous les jours.
Le 19, vingt-cinq policiers circulant dans le Sinaï sont tués dans une embuscade. La région constitue un sanctuaire pour les combattants islamistes.
Le 20, la police arrête le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, recherché depuis juillet pour incitation à la violence.
Le 21, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne réunis à Bruxelles décident de suspendre l'exportation vers l'Égypte des « équipements dont l'usage pourrait contribuer à alimenter la violence » et annoncent qu'ils vont « réexaminer leur coopération militaire » avec Le Caire. Ils conviennent toutefois de maintenir leurs programmes d'aide financière et sociale.
Le 22, l'ancien président Hosni Moubarak est libéré de prison après deux ans de détention préventive et rejoint un hôpital militaire où il doit demeurer en résidence surveillée jusqu'à l'issue de son procès.