7-22 décembre 2020
France. Tension autour de la reprise d’une usine métallurgique en Nouvelle-Calédonie.
À partir du 7, des affrontements éclatent entre les forces de l’ordre et les défenseurs d’une solution locale à la reprise de l’usine hydrométallurgique du Sud, à la suite du retrait annoncé du groupe brésilien Vale NC. Des barrages sont dressés sur les routes et des sites miniers sont bloqués. La mobilisation est menée par le collectif Usine du Sud = usine pays, l’Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN) et le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS, indépendantiste).
Le 9, Vale NC annonce la conclusion d’un accord avec le consortium Prony Resources, conduit par la société suisse Trafigura. Cette offre est soutenue par l’État et par la province Sud dirigée par les loyalistes. L’offre « locale » présentée par la Société financière de la province Nord, une société d’économie mixte, alliée à la société sud-coréenne Korea Zinc, avait été retirée.
Le 10, les tensions s’accroissent avec la tentative d’intrusion des manifestants sur le site industriel de Vale NC, qui provoque d’importants dégâts et entraîne une vive riposte policière.
Le 12, une manifestation conduite par les dirigeants loyalistes du territoire réunit vingt-trois mille personnes à Nouméa contre les actions menées par les indépendantistes.
Le 22, le FNLKS propose que l’État prenne le contrôle de l’usine du Sud, le temps de trouver un autre repreneur. Les deux autres usines métallurgiques, celle de la Société Le Nickel dans le Sud et celle de Koniambo Nickel SAS dans le Nord, sont également en difficulté financière. Ces tensions interviennent alors que les discussions sur la tenue éventuelle d’un troisième référendum d’autodétermination en 2022 sont au point mort.