7-22 juillet 2008
France. Incident nucléaire sur le site du Tricastin
Le 7, sur le site nucléaire de Tricastin (Vaucluse), une fuite dans une installation de l'usine de retraitement de la Socatri, filiale du groupe Areva, aboutit au déversement dans l'environnement de plusieurs mètres cubes d'une solution renfermant des dizaines de kilogrammes d'uranium – 74 kg selon la Socatri. Les préfets du Vaucluse et de la Drôme interdisent la consommation d'eau potable issue des captages privés situés dans les communes proches, ainsi que la baignade, la pêche et l'irrigation agricole. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire qualifie de « négligeables » les conséquences radiologiques pour les populations, tandis qu'un débat s'engage sur les délais dans lesquels les autorités ont réagi. Plusieurs jours après l'incident, cependant, la nappe phréatique présente un taux de radioactivité anormalement élevé; la cause en est attribuée par l'association Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) à la mauvaise gestion de déchets nucléaires anciens, d'origine militaire, entreposés sur le site, une hypothèse réfutée par l'Autorité de sûreté nucléaire de défense.
Le 18 est rendue publique l'existence d'une autre fuite radioactive à Romans-sur-Isère (Drôme), dans l'usine franco-belge de fabrication de combustible appartenant également à Areva. Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo dénonce des « négligences », exige « un changement de comportement des opérateurs » du nucléaire et annonce sa volonté de « remettre à plat » les procédures de contrôle, de surveillance et d'alerte en cas d'incident nucléaire. Chaque année, une centaine d'incidents de niveau 1 sont enregistrés, dans les quelque cent cinquante installations nucléaires françaises.
Le 22, les mesures de précaution prises autour du site du Tricastin sont levées.