7-23 juin 1981
Irak - Israël. Raid israélien contre le réacteur nucléaire irakien Osirak
Le 7, l'aviation israélienne attaque le centre de recherches nucléaires irakien de Tamuz et détruit le réacteur de recherches Osirak construit par la France, qui devait être opérationnel à la fin de l'année. Israël justifie cette « opération de légitime défense » en évoquant le risque de production d'une bombe atomique par l'Irak.
Le 8, quelques heures après qu'a été connue la nouvelle du raid israélien qui a coûté la vie à un technicien français, Paris « condamne » cet « acte inacceptable et très grave ». Cependant Claude Cheysson précise : « Nous n'allons pas changer notre position de fond à cause de cette action intolérable. »
Le 10, le secrétaire d'État américain Alexander Haig annonce que les États-Unis suspendent la livraison à Israël de quatre avions F-16.
Le 15, le Commissariat à l'énergie atomique révèle que, aux termes d'un accord signé en 1979 avec la commission irakienne de l'énergie atomique, la France avait, jusqu'en 1989, un droit de regard sur l'utilisation du réacteur de Tamuz. Selon le C.E.A., une éventuelle production de plutonium serait passée d'autant moins inaperçue que, dans la mesure où l'Irak a signé le traité de non-prolifération, les inspecteurs de l'A.I.E.A., l'Agence internationale de l'énergie atomique, effectuent de fréquents contrôles.
Le 19, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l'unanimité une résolution qui « condamne vigoureusement » le raid israélien sur Tamuz. Ce texte, qui a été mis au point par les ambassadeurs américain et irakien à l'O.N.U. et qui ne prévoit aucune sanction contre Israël, est « catégoriquement rejeté », le 21, par le gouvernement israélien.
Le 23, le président irakien Saddam Hussein annonce que le réacteur nucléaire de Tamuz « sera reconstruit demain ». Il appelle « tous les États épris de paix et de sécurité à aider les Arabes à faire l'acquisition de la bombe atomique afin de faire face à celle qu'Israël possède déjà ».