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7-23 mars 1982

Guatemala. Élection présidentielle suivie d'un coup d'État

Le 7, les électeurs sont appelés aux urnes pour élire un président et un vice-président de la République, soixante-six députés et les conseils municipaux des vingt-huit villes de plus de 30 000 habitants. L'abstention est traditionnellement importante dans ce pays où la situation économique est catastrophique et où la répression s'est gravement accrue : 13 500 personnes auraient été victimes de la violence politique en 1981. Malgré le refus de la gauche et de l'extrême gauche de présenter des candidats, la participation est exceptionnellement élevée.

Le 9, le général Anibal Guevara se proclame élu : ancien ministre de la Défense du président sortant, le général Romeo Lucas, il est soutenu par les partis au pouvoir réunis dans le Front démocratique populaire. Les trois autres candidats à la présidence, tous conservateurs, protestent contre des fraudes manifestes et demandent l'organisation d'un nouveau scrutin.

Le 13, le général Guevara est officiellement proclamé vainqueur de l'élection présidentielle. Les résultats définitifs lui accordent 35 p. 100 des suffrages contre 26 p. 100 au candidat d'extrême droite et 21 p. 100 au candidat modéré, proche de la Démocratie chrétienne.

Le 23, le gouvernement dirigé par le général Romeo Lucas est renversé par une junte militaire présidée par le général Efrain Rios Montt. De jeunes officiers seraient à l'origine du coup d'État : ils estiment que le « système » s'est déconsidéré au cours des dernières élections et dénoncent la corruption de la hiérarchie au pouvoir. Le général Rios Montt, qui a été choisi pour les diriger, est un ancien candidat de la Démocratie chrétienne à l'élection présidentielle de 1974 qui aurait été élu sans les fraudes.

Les jours suivants, la Constitution est abrogée, les partis politiques dissous et les élections du 7 mars annulées. Bien que le programme des nouveaux dirigeants reste flou, ils bénéficient d'une large adhésion, tant dans la population que dans les milieux politiques d'opposition, de la droite au centre gauche. Quant à la guérilla, elle n'accorde aucune confiance à la « volonté réformiste » des putschistes et, après quelques jours de trêve, les affrontements reprennent entre l'armée et les insurgés.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS