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7-24 septembre 1991

U.R.S.S.. Troubles dans la plupart des républiques

Le 7, Petre Roman, Premier ministre roumain, s'entretient avec Mircea Snegur, président de Moldavie qui a déclaré son indépendance le 27 août. Cette république, constituée de territoires arrachés à la Roumanie et annexés par Staline en 1940, est peuplée aux deux tiers de roumanophones. Les tensions ne cesseront de monter tout au long du mois entre populations roumanophones et russophones, ces dernières bloquant le trafic ferroviaire pour obtenir la libération de plusieurs de leurs députés arrêtés à la fin d'août pour complicité avec les putschistes de Moscou.

Le 8, des milliers de personnes manifestent à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, contre l'élection à la présidence d'Ayaz Moutalibov, ancien communiste conservateur – il n'a démissionné du Parti que quelques jours plus tôt –, qui avait semblé favorable aux putschistes du mois d'août. Le même jour, le PC du Kazakhstan se transforme en Parti socialiste, sans que les personnalités au pouvoir, toutes issues du PC, renoncent à leurs fonctions.

Le 9, le Tadjikistan est la neuvième république à proclamer son indépendance depuis le putsch du 19 août. Le PC se transforme, le 21, en Parti socialiste, mais, le 23, Rakhmon Nabiev, un ancien communiste conservateur, est nommé à la tête du Parlement, ce qui provoque d'importantes manifestations à Douchanbé, la capitale. Pourtant, Rakhmon Nabiev parviendra à se faire élire à la tête de la République au suffrage universel, le 24 novembre, avec 58 p. 100 des voix.

Le 14, le PC d'Azerbaïdjan vote, au cours d'un congrès extraordinaire, sa propre dissolution, et celui de l'Ouzbékistan voisin est rebaptisé Parti démocrate populaire, sans toutefois renoncer à l'orthodoxie socialiste.

Le 21, les électeurs arméniens, qui participent à 95 p. 100 au référendum, se prononcent à 99,31 p. 100 en faveur de l'indépendance de leur république, la plus petite de l'Union. Ces résultats confirment la force de l'indépendantisme en Arménie, une des premières républiques à s'être engagée sur cette voie, mais en cherchant à ne pas s'opposer de front au pouvoir central.

Le 23, à la suite de la mission de médiation entamée trois jours plus tôt par les présidents russe, Boris Eltsine, et kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, un accord de cessez-le-feu est conclu entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Dans le Haut-Karabakh, région azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d'Arméniens, des combats entre Arméniens et Azéris ont fait environ mille morts depuis près de trois ans. Les jours suivants, la trêve n'est pas vraiment respectée et la tension persiste sur le terrain.

Le 24, en Géorgie, le président Zviad Gamsakhourdia, élu au suffrage universel le 26 mai, proclame l'état d'urgence. Après plusieurs jours de manifestations, les représentants de l'opposition s'étaient retranchés le 22, dans l'immeuble de la télévision, à Tbilissi, sous la protection de la garde nationale qui s'est rangée à leur côté, pour protester contre ses méthodes autoritaires de gouvernement et obtenir sa démission.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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