7-25 août 2004
Libye - Italie. Lutte contre l'immigration clandestine
Le 7, un cargo allemand recueille soixante-quatorze candidats à l'immigration originaires du Liberia, de la Côte d'Ivoire et de Sierra Leone, dont l'embarcation en panne de moteur dérivait dans le canal de Sicile. Ils étaient une centaine à avoir embarqué en Libye, une dizaine de jours plus tôt, les survivants ayant, au fil des décès, jeté les corps par-dessus bord. Alors que le ministre italien de l'Intérieur prône le renforcement de la collaboration avec Tripoli, la Ligue du Nord, membre de la coalition gouvernementale, exige l'arrêt total de l'immigration clandestine, « même par la force ». Au cours des cinq premiers mois de l'année, la police italienne a intercepté quarante-six mille clandestins.
Le 9, le ministre libyen des Affaires étrangères évoque, dans la presse, l'« invasion » de son pays par les immigrés: plus d'un million de personnes en provenance d'Afrique subsaharienne se trouveraient sur le territoire libyen. Tripoli réclame une aide financière et la fin de l'embargo qui empêche le pays d'acquérir certains équipements de surveillance en mer.
Le 25, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, se rend à Tripoli pour tenter de débloquer l'application de l'accord conclu en juillet 2003 et resté lettre morte. Il est prévu que des vedettes – avec, à leur bord, des équipages libyens et italiens – patrouillent au large des côtes libyennes; sont normalement programmées des aides à la construction de centres d'accueil pour les réfugiés en Libye ainsi qu'au rapatriement des immigrés.